Community Saison 1

Dans le monde des séries TV, il est assez rare qu’un show réussisse à frôler la perfection dès sa première saison. Généralement, la plupart des séries posent les bases dans la première saison, avant de réellement prendre leur envol au cours des saisons suivantes… Community fait partie des perles rares pouvant immédiatement prétendre au statut de série culte, dont on ne se lasse pas de se remémorer les meilleurs moments, et qu’on a une irrésistible envie de faire connaitre au monde entier.

Créée par Dan Harmon, Community suit une bande de personnages n’ayant absolument rien en commun, mis à part qu’ils étudient tous dans la même fac publique (community college) de Greendale. Et qui dit fac publique aux Etats-Unis dit fac de bas étage où se retrouvent des personnes n’ayant pas pu décrocher de place dans une fac prestigieuse, ou bien souhaitant reprendre des études sur le tard. Et bien évidemment, Greendale est très loin d’être une fac normale… On peut y croiser un prof d’espagnol asiatique caractériel (Kim Jeong, le Mr Chow de Very bad Trip), un doyen (Jim Rash) dont les idées révolutionnaires pour faire de Greendale une université prestigieuse tournent le plus souvent à la catastrophe, ou encore un prof de comptabilité se prenant pour Robin Williams dans Le Cercle des Poètes Disparus. Mais le cœur de la série est formé par un petit groupe de sept étudiants tentant tant bien que mal de valider leur UV d’espagnol : Jeff (Joel McHale, vu récemment dans Ted), un avocat égoïste et autocentré ayant du reprendre ses études parce que son diplôme du barreau a été invalidé, Britta (Gillian Jacobs), une jeune femme indépendante ayant du mal à s’intégrer dans un groupe, Abed (Danny Pudi), un étudiant pakistanais fou de cinéma et séries TV, Troy (Donald Glover), l’ex quarterback vedette de son lycée qui a perdu sa bourse suite à une blessure, Annie (Alison Brie, vue notamment dans 5 Ans de Réflexion), l’ex major de sa classe qui a elle aussi perdu sa bourse pour cause d’addiction à un médicament anti stress, Pierce (le légendaire Chevy Chase), un patron d’entreprise raciste et misogyne, et enfin Shirley (Yvette Nicole Brown), une mère de famille obligée de reprendre ses études après avoir été plaquée par son mari.

La première grande force de Community, c’est sa qualité d’écriture. Une rigueur d’écriture qui permet au show de faire mouche la plupart du temps, que ce soit grâce à ses dialogues hilarants (notamment au travers des références ciné et série TV d’Abed, ou des répliques racistes de Pierce) ou grâce aux idées loufoques inventées par les scénaristes (la mascotte hideuse de la fac, la soirée pour la promotion des moyens de contraceptions qui tourne a l’orgie…). Cette qualité d’écriture lui permet aussi de constamment jongler entre les sept personnages principaux sans en négliger aucun. Tous ont leur moment de gloire, et tous sont beaucoup plus profonds que la série ne laisse de prime abord paraitre. Et malgré les énormes éclats de rires générés par la série, on se surprend rapidement à prendre d’affection ces personnages barrés mais finalement très humains et aux fêlures bien réelles. Les interprètes du show sont d’ailleurs tous excellents, et on sent souvent que de nombreuses répliques hilarantes ont dû être improvisées, notamment par l’excellent Chevy Chase dont le comeback fait plaisir à voir.

Jonglant constamment entre les expériences vécues de Dan Harmon (qui rappelleront certainement des souvenirs à certains spectateurs), et les références appuyées à la pop culture, Community rappelle dans ses meilleurs moments la fameuse série anglaise Spaced, d’Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost. On y retrouve le même côté geek et méta-série (les analyses d’Abed, basées sur sa culture pop)  et des épisodes entiers rendant hommage à des genres bien précis : on retiendra tout particulièrement les géniaux Contemporary American Poultry, qui parodie les films de mafia à la Scorsese, et Modern Warfare, rendant lui hommage aux films d’action sous couvert de partie de paintball qui dégénère, démarrant en post-apo dans le style 28 Jours plus tard, pour s’achever sur un final à la Die Hard, non sans être passe par la case John Woo.

Pour l’instant assez peu connue en France (voire même aux Etats-Unis, la série ayant une base de fans solides mais ne générant pas des audiences extraordinaires), Community doit absolument être découverte, tant elle enterre avec aisance les autres séries comiques du moment, que ce soit How I met your Mother ou The Big Bang Theory (séries au demeurant fort sympathiques).

Note : 9.5/10

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