Par Bernard Vassor
In memoriam
Bruno Leclerc
En outre, Fénéon donna à un peintre en vogue, le sobriquet de "brocanteur Messonier" et il fit l'éloge d'un obscur peintraillon batave nommé van Gogh !
SEM : de gauche à droite,Francis de Croisset, Emile Bergerat, Courteline, Georges Beer, Jean de Bonnefon, Catulle Mendès, Ernest Lajeunesse.
A part Courteline et peut-être Mendès, qui se souvient aujourd'hui de ce cénacle ?
Avec Paul Adam, Jean Moreas et Oscar Metenier, il publia sous le pseudonyme Plower le « Petit Bottin des lettres et des arts » en 1886.
Juste un petit extrait savoureux, la notice Coppée François "Un exemple de ce que peut l'esprit de suite dans le commerce de la lingerie à bon marché. Sert une clientèle de petites ouvrières; de moeurs pures (...) A récemment joint à sa boutique de blanc un magasin d'accessoires de théâtre et de costumes historiques pour modèles à l'enseigne des "Palmes vertes". (...) Dans la poussière qui en émane, des voix de cabots jettent : "J'ai tué le tyran ! -- c'était ton père ! ---Ah !"
Rémy de Gourmont le qualifie ainsi : "M.fénéon avait toutes les qualités d'un critique d'art, l'oeil, l'esprit analytique, le style qui fait voir ce que l'oeil vu et ce que l'esprit a compris. (...) Nous n'avons eu depuis l'ère nouvelle que deux critiques d'art, Aurier et Fénéon : l'un est mort (Aurier) l'autre se tait. Quel dommage !"
Félix Fénéon et suppose-t-on Vincent van Gogh. ?
Félix Fénéon qui selon Apollinaire "n'a jamais été très prodigue de sa prose"cessa presque d'écrire sur l'art en 1891, mais il continua jusqu'à sa mort à soutenir les peintres de l'Ecole moderne..
Le véritable inventeur de "Twitter", il innove dans le journal "Le Matin" une formule journalistique jusqu'alors inconnue :
"Les Nouvelles en trois lignes" comprenant entre 130 et 135 signes typographiques maximum en style télégraphique !
On peut lire avec intéret le livre de Daniel Grojnowski, Aux commencements du rire moderne. L'esprit fumiste, José Corti, Paris, 1997 .
Régine Detambel (éd.), Nouvelles en trois lignes, volumes 1 et 2, Mercure de France, coll. « Le petit Mercure », Paris, 1997 et 1998.
Une petite biographie par notre ami Octave Mirbeau sur internet :
http://www.homme-moderne.org/textes/classics/mirbeau/fene...
A suivre