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Cette semaine au tailgate, nous jasons de l’omniprésente NFC Est et je continue de déballer mes histoires de voyage.
The game : Michigan – Ohio State
Je vous ai déjà raconté le début et la fin de mon voyage de football de la semaine dernière, voici maintenant la section du milieu, l’arrêt à Columbus pour le traditionnel match phare du Big Ten opposant les Wolverines du Michigan aux Buckeyes d’Ohio State.
J’avais fait l’an dernier un bref résumé de l’intense rivalité entre ces 2 campus et je peux vous dire que sur place, elle se vérifie. La mémoire de l’ancien coach Woody Hayes vieillit bien en Ohio et même l’annonceur officiel parle des bleus et jaune comme « the team from up north! ». Cependant, il est agréable de constater que l’attitude entre les partisans des 2 formations demeure civilisée.
Avant de jaser du match, parlons boisson. Arrivés dans la capitale de l’Ohio la veille de l’affrontement, nous ne pouvons pas dire que nos attentes étaient élevées. A notre grande surprise (et à notre grand plaisir), il y a moyen de passer une belle soirée à Columbus. La ville compte un quartier intéressant, le Brewing District où l’on retrouve quelques micro-brasseries et bars sportifs agréables. Je ne vous dis pas d’y planifier vos prochaines vacances, mais pour un ou deux soirs, c’est beaucoup mieux que Buffalo!
Doublée d’un restaurant, la Columbus Brewing Company fabrique sa propre bière et semble le lieu le plus prisé de la place. Cependant, l’attente était de plus d’une heure, donc nous nous sommes rabattus sur le World of beer, un bar sportif rempli d’écrans géants, offrant un choix génial de plus de 500 bières, ce qui inclut des produits d’Unibroue et de 4 des 6 brasseurs de l’Oktoberfest à Munich. Des musiciens sont aussi présents et l’aspect nourriture est assuré par des restaurateurs des alentours qui viennent livrer leurs mets. Une place sympathique. Ma découverte de la soirée : Goose Island, une micro-brasserie de Chicago, dont l’IPA et la Christmas Ale (une bière brune) ont fait le délice de mon palais!
Le lendemain, il ne faisait pas froid à Columbus, il faisait frette! Mercure sous zéro, petit nordais achalant et même quelques flocons ont agrémenté notre journée. La rencontre était prévue pour midi, mais dès 9h, la file pour accéder aux stationnements principaux s’étalait sur plusieurs kilomètres. Nous l’avons contourné et avons laissé la voiture plus loin à environ 45 minutes de marche du stade. Nous n’étions pas les seuls, c’est difficile d’accommoder les quelques 40 000 véhicules qui convergent vers le stade les samedis de match. Nous nous sommes donc remplis les poches de bières et avons commencé notre marche, ce qui nous a permis de constater le nombre effarent d’infrastructures sportives de l’université.
Votre droit d’accès à l’Ohio Stadium, vous devrez absolument l’acheter d’un site de revente de billets ou aux scalpeurs. Pour un match de l’envergure de celui que nous avons vu, la seule façon de payer un prix décent est d’acheter des singles, car un trio de billets, même dans les hauteurs se détaillait à plus de 300 dollars du siège. En fait, 105 889 amateurs se sont entassés dans le Big Horseshoe pour l’affrontement, la plus grosse foule de toutes les visites de Michigan dans l’histoire.
Il faut dire que l’affrontement de cette année revêtait encore plus d’importance pour les supporteurs des gris et rouges. Forts d’une fiche parfaite avant le match, les Buckeyes, qui autrement disputeraient le championnat national, sont bannis des Bowls pour un des scandales bidons d’avantages accordés aux joueurs dont la puritaine NCAA à le secret. C’était donc le dernier match de la saison des locaux, leur Bowl en quelque sorte, contre leur plus gros rival. Quant aux Wolverines, leurs espoirs étaient plus modestes, mais lorsque ces 2 formations se rencontrent, la motivation reste extrême.
Qui dit football collégial, dit marching band et Ohio State a probablement le meilleur de la NCAA. Leur entrée sur le terrain est une chorégraphie parfaite de 10 minutes pendant laquelle tout le stade est debout et tape des mains. Juste ça vaut le prix d’entrée. Les joueurs font ensuite leur entrée sous les applaudissements nourris d’une foule gonflée à bloc et nous sommes prêts pour le botté d’envoi.
La première demie fut très disputée, chaque équipe marquant à répétition et nous offrant du jeu typique de l’université avec des options, d’immenses corridors de courses et passes et tous ces jeux approximatifs qui rendent le sport collégial excitant. Ohio State a dominé le temps de possession, mais les Wolverines sont ceux qui réussissaient les gros jeux, particulièrement l’ultra-rapide quart Denard Robinson, une plus grande menace au sol que dans les airs. C’était 21-20 Michigan à la demie, et le désir de gagner un peu de chaleur dans la partie intérieure du stade l’a emporté sur celui de revoir un autre spectacle du Marching Band. Je ne bois pas de café, mais avoir choisi cette façon pour me réchauffer, je ne serais pas sorti de ma zone de confort, puisque Tim Hortons est le fournisseur exclusif du stade! Je savais la chaîne présente chez l’Oncle Sam le long de la frontière, mais à Columbus, ils sont quand même loin de chez eux!
Parlant de la fanfare, celle des Wolverines était aussi de la partie et durant la partie, ce sont eux qui se faisaient entendre le plus entendre durant le match. Chaque beau jeu des visiteurs était souligné. Les partisans des rouges eux manifestent surtout avec le Buckeyes Bounce et en épelant O-H-I-O aux 4 coins du stade. Toutefois, je dois dire que la section étudiante de Penn State l’an dernier était plus dynamique que celle d’Ohio State l’an dernier. Ne vous méprenez cependant pas. Le party prend beaucoup plus dans la place lors d’un match universitaire que dans une partie de la NFL.
Autant l’attaque a dominé les 2 premiers quarts, autant que la défensive s’est levée en seconde mi-temps. Seulement 2 placements furent inscrits et une multitude de revirements furent causés. Ce sont les locaux qui ont inscrits ces points et ce fut suffisant pour mériter la victoire au compte de 26-21. Les partisans ont explosé lorsque les rouges et gris ont repris la balle et que Michigan ne pouvait plus arrêter le cadran. Coach Meyer a d’ailleurs lui-même demandé un temps d’arrêt pour permettre à ses ouailles de savourer l’ovation soulignant leurs saison parfaite. Les kids n’auront pas la chance de participer à un Bowl, mais ils auront au moins ce moment pour se rappeler de leur accomplissement.
Sitôt le sifflet final entendu, des milliers d’étudiants ont envahi le terrain pour célébrer cette victoire. Une véritable marée humaine, totalement pacifique, franchement belle à voir. Lorsque les haut-parleurs ont diffusé Sweet Caroline repris en cœur par la foule, ce blogueur a un peu regretté que ses années universitaires soient derrière lui! Au fond, c’est beaucoup ça le football de la NCAA. Un jeu de calibre inférieur à la NFL, mais des matchs disputés avec émotion et une ambiance qui vous donne toujours le goût d’y retourner.
L'overdose de la NFC Est
Cowboys, Eagles, Redskins et Giants se partageront l'antenne aux heures de grande écoute cette semaine. Si le match du lundi soir génère un certain buzz entre les Giants et les Redskins de RGIII, celui de ce soir s'annonce pénible entre les Cowboys et les pathétiques Eagles. NBC, qui a pourtant l'option de réaménager leur horaire pour présenter le meilleur rendez-vous disponible a choisi de ne pas utiliser ce privilège. Personne ne devrait être surpris. Quant le match implique des formations de la NFC Est, il ne bouge pas. Point à la ligne.
D'ailleurs cette saison, Cowboys, Giants et Eagles disputeront le maximum de 5 rencontres aux heures de grande écoute cette saison. Seuls les Skins (avec "seulement" 2 apparitions traînent de la patte). Bien sûr, les raisons sont multiples pour expliquer le phénomène. Proximité de New York, centre névralgique du milieu médiatique américain, marchés importants individuellement et formations appréciées de nombreux fans (les 4 clubs de la division sont dans le top-13 des féquipes les plus appréciées).
Il faudra donc s'habituer à l'omniprésence de cette division dans le paysage médiatique, car, même si l'argument qu'il s'agisse de la plus faible section de la NFC tient la route, ce sont les Giants, les Eagles et les Cowboys qui font vendre les billets et qui rapportent de la bonne cote d'écoute.
Cette situation vous fatigue-t-elle ou si elle vous laisse indifférant? Les Cowboys, par exemple, sont l'équipe la plus aimée et la plus détestée du football en même temps. Pourtant, nous parlons ici d'un club sans saveur, pas particulièrement excitant qui doit composer avec un QB controversé. Seule l'histoire de la formation et ses jolies cheerleaders peuvent justiier un tel attachement à cette équipe.
Il faudra donc vivre avec cette situation et espérer que dans le futur, les matchs qui seront certainement programmés aux heures de grande écoute impliquant des rivaux de cette section seront plus attirant que ceux de cette semaine
Rapport météo
Si le Québec a connu une vague de froid cette semaine, les températures polaires continuent d'éviter les stades de football. En fait, la journée d'aujourd'hui s'annonce bonne dans la grande majorité des stades. Seules des parties secondaires devraient être affectées par le climat. À Oakland (contre Cleveland), il pleuvra assurément, puisque la précision est à 100 % Cette pluie parfois forte s'accompagnera de rafales de vent atteignant les 40 km/h. Des averses, respectivement à 60 % et 30 % à Buffalo (contre Jacksonville) et San Diego (contre les Bengals) pourraient aussi s'inviter à la fête, mais c'est pas mal tout...
Le conseil de la semaine
En terminant, je vous laisse sur ce savant conseil à l'aube de la période des fêtes qui s'en vient. Si vous avez un party de bureau assez arrosé la veille, oubliez le tournoi de volley-ball à 8h10 le matin suivant!! Contentez-vous de cuver votre vin en écoutant du football et en venant lire les divers résumés que nous en ferons!