A écouter sa voix, j’ai d’abord pensé à Joan Baez. Dans le concert où je l’ai découverte, elle a en effet chanté la Ballade de Sacco et Vanzetti, mais elle l’a dédiée à Mohamed Bouazizi, dont la mort déclenché la révolution tunisienne. Emel Mathlouthi a la voix libre, elle a accompagné toutes les étapes de l’histoire de sa Tunisie, depuis son engagement, alors qu’elle était étudiante, et encore aujourd’hui, parce que « la route est longue ». Il y a dans ses paroles un profond désir de liberté, une volonté d’en finir avec les tyrans, et aussi la fatigue parfois, l’inquiétude. Et elle nous fait entendre la voix du peuple, les voix des rues des pays arabes, la chute de Ben Ali, de Moubarak… Cette voix, ces rythmes qui donnent du courage, sont l’expression de la dignité des peuples qui espèrent.
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