Décembre. Quel mois enchanté ! Sous les premiers flocons on s’invite, on se retrouve, autour de vins chauds merveilleux. Tout s’apaise. Ce commerçant d’habitude si revêche vous accueille d’un oh, oh, oh chantant. La ville s’illumine de paillettes, d’éclats rouges, verts, argents. Tout converge vers ce 24-25 décembre comme une promesse de bonheur dans ce monde de brutes. Et puis cette joie dans le regard d’un enfant où respire l’esprit de Noël, caressé par l’inusable Tino Rossi. Cet émerveillement devant chaque guirlande, chaque automate. Cette attente fébrile du cadeau au pied du sapin. Magique.
Bullshit. Décembre est un mois pourri. D’abord parce que j’habite en Bretagne et qu’il neige une fois sur dix. Qu’il pleut, qu’il fait froid et qu’il fait nuit tôt. Et si vous êtes disquaire, vous pouvez oublier les nouveautés réjouissantes : best-of, énièmes compils de groupes agonisants, éditions collectors de Shakira, Mylène Farmer, Michel Sardou. 53ème réédition remasterisée de l’intégrale des Beatles en dolby-surround pro-logic new wave sound-system 128-bits ultimate definitive release. La déprime : décembre définitivement c’est dégueulasse. L’obligation d’être heureux, en couple, en famille. Gare à celui qui diverge : White Christmas par Richard Clayderman en boucle comme punition.
Bon, il y a toujours moyen d’en sortir. Si comme moi il vous tarde de voir arriver les vrais beaux jours, faits de chaleur, de journées extensibles, de pétanques avinées arrosées de soleil avec promesse de grasse mat’, boycottez Noël. C’est une fête désuète, qui a le seul mérite de renouveler votre garde robe et de vous faire prendre un kilo en 24h00. Sinon, pour attendre, on peut écouter ça :