Je ne parle pas souvent de manga, non que je n’apprécie pas mais qu’il fallait choisir une ligne éditoriale. Cela ne m’empêche pas d’être aussi sensible à ce genre très varié et de pouvoir faire exception. Aujourd’hui sort une nouvelle série présentée en avant première au Salon du Livre de Paris : les Gouttes de Dieu. Un manga, en noir et blanc, pour se cultiver sur le vin sans s’en apercevoir… Le rythme de parution de la traduction française sera d’un titre tous les deux mois. Le 2ème tome est prévu pour le 4 juin. Voir aussi l’article sur ce thème.Eduqué dans le culte du vin, Shizuku Kanzaki a été dégoûté à tout jamais du vin par son père, le très respecté œnologue japonais possesseur d’une cave impressionnante des meilleurs vins du monde. En tout cas le croit-il. En fait, il n’a jamais bu une goutte de vin, et finalement travaille dans la distribution de … bières.
L’histoire le rattrape. Son père lui joue un dernier tour à son décès. Il vient d’adopter Issei Tomine, un jeune et ambitieux œnologue. Il lègue sa fortune et sa cave à l’un de ses 2 fils qui pourra résoudre 12 énigmes sur des vins et découvrir le 13ème et mystérieux vin : les Gouttes de Dieu. Le jeu paraît inégal, mais finalement pas impossible, en mobilisant ses sens et sachant s’entourer.
Entraîné dans cette course, le lecteur poursuit le même chemin initiatique que Shizuku et a la réelle impression au fil des pages qu’apprécier le vin s’apprend en mobilisant sa mémoire des sons, des arômes, des saveurs, des odeurs, des images avec quelques principes et beaucoup de poésie. L’intrigue de Shin Kibayashi et sa soeur Yuko, écrivant sous le nom de Tadashi Agi, est pleine de tiroirs à rebondissements et se lit comme un policier. Ici pas de crime, mais la compréhension du monde du vin. A dires d’expert, l’auteur japonais a bien approfondi et cerné son sujet pour le faire partager.
Une manière amusante et efficace de s’initier au nectar de Dionysos. Bonne dégustation !