Dix jours après la mort de trois ouvriers sur une voie d’essai
Il y a dix jours. Dix jours seulement.
Trois ouvriers qui rechargeaient en ballast une voie d’essai de 11 km ont été percutés par une rame à plus de 100 km/heure.
Trois vies fauchées, trois familles endeuillées dont on ne connaît même pas le nom, sauf pour celle qui vit en Martinique (voir France-Antilles).
Aucune visite présidentielle, aucune marche blanche à la mémoire de ces trois hommes dont même le prénom a été escamoté.
Aucun hommage.
Dès le lendemain les médias sont passés à autre chose. À part quelques articles ici ou là. Dont au moins un qui laissait entendre que “les responsabilités étaient partagées” entre le chef d’équipe sur la voie et un technicien dans le train.
Rien sur les procédures de sécurité défaillantes, rien sur le piège mortel constitué par le grillage qui bordait la voie, rien sur la fébrilité de la direction générale Alstom Transport à la veille de remporter un énorme contrat pour les trains régionaux allemands, sans compter le marché italien. Rien sur la course de vitesse entre les constructeurs ferroviaires pour montrer leurs réalisations alors que le trafic voyageur s’ouvre aux entreprises privées.
Rien non plus sur la vie des trois victimes. Aucun signe de compassion pour les familles.
L’enquête suit son cours. Il est normal que le justice prenne le temps de faire toute la lumière sur ce drame. Mais on aurait aimé un peu plus de respect pour les trois tués de la voie d’essai Alstom et leurs familles.
Triste anniversaire aujourd’hui. Ne les oublions pas… Parceque pour nous, le mot peuple n’est pas rien qu’un vain mot. Ni l’Humain d’abord seulement un slogan…