Voici un Zola cruel et cynique comme je les aime. Innocente et ingénue, Hélène découvre l’amour violemment et pourrait être une jeune première savourant cet émoi. Car tout marié qu’il est, Henri Deberle est fou d’elle et n’hésite pas à lui déclarer une flamme ardente avec toutes les marques d’amour les plus tendres: il la suit comme son ombre, embrasse ses cheveux, souffle dans son cou, frôle sa main, tout y passe. Il serait si simple de détester Juliette Deberle, mais malgré sa superficialité agaçante, il est impossible de lui reprocher une quelconque malhonnêteté. Et il y a Jeanne, cette pré-adolescente déchirée entre la bonté enfantine et une jalousie déjà toute féminine, une cruauté, une manipulation, un chantage atroce. Ce personnage m’a fait froid dans le dos: je ne pouvais la détester, car sa douleur d’enfant seule et souffrante m’a touchée, mais il y a quelque chose dans son comportement qui n’a rien d’enfantin et qui m’a profondément dérangé. Déchirée par un sang déjà trop malade, un enfant eu trop tôt, d’un amoureux trop bien marié, Hélène pourrait presque être une victime romantique d’un monde trop naturaliste, trop moderne pour elle.
La note de Mélu:
Un roman à la fois si simple et si torturé comme je les aime beaucoup.
catégorie “objet”
catégorie "romance historique"