Pensant en avoir terminé hier avec le « Nucléaire sans risques » de CARLO RUBBIA je m’apprêtais a vous offrir la suite lorsque un de mes plus « rétifs » lecteurs de mon site (pseudo :XYZ !) m’a posé des questions sur ce dispositif , , ses moyens de commande etc. …. Je prolonge donc un petit peu mon exposé sur ce point par des données personnelles avant de repartir sur les exposés du colloque ……
1°/ IL N YA PAS UN RUBBIATRON MAIS PLUSIEURS POSSIBLES !!!!
Je prie aimablement mes lecteurs de comprendre que si chacun veux que traite à fond tous les sujets du Colloque ,je ne vais jamais m’en sortir ! je m’en tiens donc à un petit résumé complémentaire à celui d’hier …
1 -1 /LE RUBBIATRON EN TANT QUE REACTEUR DE THORIUM SEUL
-L’idée de base est correcte car le thorium est 4 fois plus abondant que l'uranium et surtout bien répandu , éliminant donc les problèmes stratégiques liés à des approvisionnements sous conditions , ainsi d’ailleurs que les coûts de la séparation isotopique. Au taux de consommation actuel, les réserves de thorium suffiraient pour plusieurs millénaires d'exploitation…Toutefois une industrie structurée du thorium n’existe pas vraiment en France ….( La SFEC fabriquait des réfractaires en thorine mais elle a fermé)
-La question de mon lecteur sur le PC « accélérateur- freins » d’un tel réacteur ne trouve pas sa réponse comme pour les réacteurs critiques REP/REB ….en effet ceux-ci font appel à une fluence neutronique à topographie 3D dirigée par une statistique MONTE CARLO avec corrections , modérée avec l’eau et arrêtée par barres de commande au bore etc. …. Au contraire le thorium peut être bombardé de neutrons pour produire une fission, mais sans que cela créée une réaction en chaîne.et il suffit donc de trouver l’astuce technique pour que le type de combustible et le process qui l’utilise le gardent homogène en cuve le plus commodément du monde… L e projet initial comportait des billes ou des cylindres refroidis et dilués par le plomb à la fois caloporteur et modérateur ( voir ma photo) sous convection naturelle ou « dopée » etc. . DES PROGRES ONT ETE ACCOMPLIS AILLEURS ET DONT JE VOUS PARLERAI PLUS LOIN (réacteurs à sels fondus)
1-2/ LE RUBBIATRON EN TANT QU INCINERATEUR DE DECHETS
Mes lecteurs ne se rendent pas compte de leur chance ! En effet j’ai abordé ce sujet cette semaine en parlant de l accelerateur de particules MYHHRA …..Or le projet d incinération par rubbiatron a été retenu …..Le CNRS a présenté les premiers pas de Guinevere, une maquette de réacteur qui permet réduire à la fois le volume et la durée de la radiotoxicité des déchets. Le prototype Guinevere, construit à Mol, en Belgique, dans le cadre d'une coopération entre le Centre d'étude de l'énergie nucléaire belge (SCK.CEN), le CNRS et le CEA (Commissariat à l'énergie atomique), est constitué d'un accélérateur de particules qui génère des neutrons particuliers . Le principe physique à l'œuvre est le même que dans la fission nucléaire des réacteurs d'EDF sauf que, pour scinder des noyaux d'éléments comme le plutonium, le neptunium, l'américium ou le curium,etc ; il faut les bombarder avec des neutrons plus rapides que dans une centrale classique. Le combustible, au lieu d'être de l'uranium comme dans les centrales classiques, peut etre remplacé par des déchets radioactifs à vie longue….
Et un élément, qui resterait radiotoxique pendant des centaines de milliers d'années, se coupera en deux noyaux plus légers, qui perdront leur radioactivité en quelques siècles seulement
Avec son accélérateur d'un mètre de long, sa source qui tient dans une armoire et son minicœur de 2 mètres de hauteur, Guinevere n'est encore qu'une maquette, d'un coût total de 10 millions d'euros. (Voir ma photo)
Selon Hamid Aït Abderrahim, directeur adjoint du SCK.CEN, ce prototype préfigure le Myrrha, un pilote préindustriel doté d'un accélérateur de 200 mètres de long qui pourrait être opérationnel en 2023, également à Mol, et dont le coût est évalué à un milliard d'euros.
Après ces 2 réalisations on pourrait soit déboucher sur une filière industrielle classique soit sur une filière incinératrice dont la vocation ne serait pas de produire du courant, mais bien de contribuer à optimiser en la réduisant la solution de stockage souterrain des déchets
Reste le problème des réacteurs haute température refroidis au mélange plomb –bismuth a accoupler derrière cette source de neutrons . RUBBIA qui les a proposé sait très bien que les Russes les ayant utilisé pour des sous-marins nucléaires d’attaque ont subi des avanies avec ! En effet, si ces réacteurs présentaient de nombreux avantages comme une forte puissance par rapport à leur masse et leur volume, la rapidité des variations de puissance et l'absence de pressurisation du circuit de refroidissement primaire, le mélange se solidifiant très vite, ils présentaient un inconvénient majeur pour leur entretien, c’est à dire la nécessité de maintenir le fluide de refroidissement à une température supérieure à 125 °C, ce qui rendait problématique quelque arrêt du réacteur que ce soit pour des opérations de maintenance ! La rumeur en situe un quelque part au fond des eaux de l Atlantique !La France n’a pas l’expérience de tels réacteurs... ni d’ennuis !
A suivre