Thérèse Desqueyroux se veut oeuvre populaire, mais dans le bon sens : il contentera aussi bien le spectateur devant sa TV que l’amoureux de l’image. Car Miller a parsemé son dernier film de jolis plans-tableaux symboliques : la forêt landaise (la condition sociale, l’immobilisme), les hectares de pins qui prennent feu (la révolte d’une femme), le soleil qui surplombe une barque au bord de l’eau (le doux parfum de l’enfance). Au-delà d’un scénario- en soi déjà intéressant et qui respecte le roman- (si ce n’est que Miller a préféré le traiter de façon linéaire), le film aborde des concepts qui demeurent très modernes: la solitude qu’induit toute forme d’anticonformisme, l’esprit libre torturé par une société patriarcale, la difficulté de vivre lorsque l’idéalisme pousse au rejet des règles. Son héroïne était parfaite pour le cinéma : indomptable, pleine de contrastes, tourmentée. Miller est parti, et il laisse en clôture de son oeuvre le regard franc et fier d’une figure féminine qui s’espère enfin libre. L’est-elle ? La question demeure là, à flotter dans l’air, bien après la fin du film. Un bel au revoir.
Thérèse Desqueyroux se veut oeuvre populaire, mais dans le bon sens : il contentera aussi bien le spectateur devant sa TV que l’amoureux de l’image. Car Miller a parsemé son dernier film de jolis plans-tableaux symboliques : la forêt landaise (la condition sociale, l’immobilisme), les hectares de pins qui prennent feu (la révolte d’une femme), le soleil qui surplombe une barque au bord de l’eau (le doux parfum de l’enfance). Au-delà d’un scénario- en soi déjà intéressant et qui respecte le roman- (si ce n’est que Miller a préféré le traiter de façon linéaire), le film aborde des concepts qui demeurent très modernes: la solitude qu’induit toute forme d’anticonformisme, l’esprit libre torturé par une société patriarcale, la difficulté de vivre lorsque l’idéalisme pousse au rejet des règles. Son héroïne était parfaite pour le cinéma : indomptable, pleine de contrastes, tourmentée. Miller est parti, et il laisse en clôture de son oeuvre le regard franc et fier d’une figure féminine qui s’espère enfin libre. L’est-elle ? La question demeure là, à flotter dans l’air, bien après la fin du film. Un bel au revoir.