Toujours réfugié en France chez Armand et Betty, XIII est traqué par la société de mercenaires USafe. Ceux-ci vont prendre Jones en otage au Banichistan pour attirer XIII…
Scénario de Yves Sente, dessin de Iouri Jigounov, Public conseillé : Adulte, adolescent, homme ou femme
Style : Polar
Paru chez Dargaud, le 30 Novembre 2012 ShareMes Partenaires
Présentation par l’éditeur
Tandis que XIII est victime de violents cauchemars à la sortie d’une séance de psychanalyse, sa confidente, Jones s’envole pour l’Afghanistan. Bombardée colonel de l’armée de l’air, la baroudeuse escorte le sénateur Thomas Alleron sur la frontière du Banichisan.
Mais Jones tombe dans un guet-apens. Officiellement, les ravisseurs exigent une rançon de cinq millions de dollars pour la libération du sénateur mais, en réalité, l’embuscade vise le colonel Jones, qui sert d’appât. Le général Carrington se précipite tête baissée dans le piège, et décolle avec XIII, sous couvert d’une ONG.
Entre temps, Betty Barnowski enquête là où tout a commencé, à l’aube du Jour du Soleil noir, la plage de Bar Harbor. Sous une marche de l’escalier, Betty trouve la première piste qui pourrait expliquer l’amnésie de XIII…
On y retourne ?
Et c’est reparti pour un tour. Avec la 2ème saison de XIII, imaginée par Yves Sente et dessinée par Jigounov, la série a l’apparence d’un XIII, l’odeur d’un XIII… et le scénario d’un XIII.
Pourtant, ce n’était pas gagné. Avec le tome XIX, tout était dit (ou presque) ! L’identité (enfin dévoilée) de Jason clôturait la série en beauté. Il ne restait pas de place pour les complots à grande échelle et les mensonges planétaires…
Et pourtant, il faut croire que si ! En reprenant la série, Yves Sente s’est glissé dans les petits chaussons de Van Hamme. Comme pour le dernier “Blake et Mortimer“, il s’est servi des rares questions ouvertes de la série mère (en l’occurrence l’endroit où se rendait le père de XIII) pour inventer tout un pan d’histoire dans ce qui restait caché.
Au delà de sa capacité à réinventer les zones d’ombre, Yves Sente m’étonne toujours par son talent de caméléon. Analysant les composantes du XIII original, il les ressert avec le même aplomb que Van Hamme. Guets-apens, trahison, fausse identité et femmes fatales : Sente se sert de toutes les ficelles du genre pour rebondir en beauté sur une série qu’on croyait bel et bien enterrée.
Des personnages forts
Pour notre plus grand plaisir, Yves Sente utilise des personnages charismatiques. La belle Jones est la malheureuse héroïne de cet album. Piégée et trahie, elle reste néanmoins un personnage féminin aussi fort que beau comme les imagine Van Hamme.
Enfin, Le retour de Betty Barnowski est un vrai régal. Archétype « van Hammien » de la femme fatale, Betty est aussi dangereuse que belle. Yves Sente utilise tout le potentiel de cette icône (dans les scènes d’actions, comme dans des scènes sensuelles) pour développer une intrigue parallèle et néanmoins essentielle.
Un nouveau complot ? une nouvelle quête ?
Grâce aux blocages du subconscient de XIII, Sente rebondit pour imaginer un nouveau complot. Avec la légende du Mayflower (le bateau des pionniers fondateurs de l’Amérique) il imagine un nouveau mystère. De ce bateau seraient descendus des aventuriers, qu’une mystérieuse organisation cherche à faire disparaitre jusqu’au dernier descendant. Ce n’est pas très crédible, mais ça fait “la blague”. En amateur de mystère et de théorie du complot, Sente nous propose une version suffisamment originale pour nous intéresser, à défaut d’y croire.
Le dessin
C’est le point le plus “standard” de l’album. Jigounov, en bon faiseur, s’est mis aux pinceaux avec sa technique très classique. Son dessin, assez éloigné de celui de Vance, colle à “la charte” demandée. Le graphisme est maîtrisé, les personnages parfaitement reconnaissables. Mais bon, le tout manque un peu de personnalité.
NB : Après avoir visité l’exposition consacrée à XIII au musée de la poste, je dois “modérer” ma critique. De toute évidence, les dessins originaux sont de toute beauté. Malheureusement, la réduction de taille (assez importante) déprécie beaucoup le rendu final. Dommage.
Ce que j’en pense
Avec ce 21e tome de la série XIII, Yves Sente et Iouri Jigounov se font plaisir. Cette reprise de la série culte nous entraîne dans de nouveaux rebondissements dans l’esprit d’origine. Guets-apens, trahison, fausse identité et femmes fatales, tout est là pour nous assurer un agréable moment de lecture. Alors, pourquoi bouder son plaisir ? Foncez, C’est “XIII” bien.
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