Profitant des déboires de Pixar avec le médiocre Cars 2 et du pas vraiment excellent Rebelle, Dreamworks tente de tirer son épingle du jeu et nous présente en cette fin d’année une sorte d’Avengers des légendes d’enfance, réunissant dans un même film pas moins que le Père Noël en nordique tatoué, la fée des dents en femme-colibri, le lapin de Pâques en bad boy, un marchand de sable muet et enfin le héros du film, un jeune immortel chargé de répandre le froid, le verglas et la neige. Tous ces héros vont devoir affronter un affreux croque-mitaine avec un nom de brioche.
Le principal défaut du film vient de ce dernier personnage. Étant le héros du film, il est censé le porter sur ses épaules, mais son manque flagrant de charisme et son flegme adolescent plutôt cliché le rendent assez antipathique. Le reste du casting utilise des ficelles peu intéressante, mais reste tout de même sympathique. Finalement, le personnage le plus fascinant est le marchand de sable et il aurait sûrement mérité plus d’attention.
On regrette, de plus, que le film cherche principalement à faire une sorte de « fan service » pour enfant, en présentant chaque univers à la manière d’une visite d’un parc Disneyland. Les personnages se retrouvent donc chacun définit par un bête accessoire, un accent, une arme, etc. Pas facile d’humaniser correctement ces croyances enfantines. Le récit reste de plus extrêmement simpliste et prévisible, et même si la cible de ce genre de film est d’un jeune âge, ce n’est pas une raison pour ne pas proposer une oeuvre pertinente pour la population entière, à la manière des films les plus réussis de Pixar. On est d’ailleurs assez étonné du peu d’influence de Guillermo Del Toro, maître parmi les maîtres de la représentation de l’enfance et du fantastique, et une seule scène sera véritablement pleine de magie, celle de la découverte de Jack Frost par le petit Jamie.
Tout n’est pas à jeter dans Les 5 Légendes, la mise en scène de Peter Ramsey est très claire dans les scènes de combat, graphiquement cela reste très beau (même si un poil en dessous des films pixariens). De plus, la musique, écrite par Alexandre Desplat, est très pertinente et agréable. Cependant, la qualité assez pauvre du scénario, l’absence de réelle profondeur chez les personnages et l’humour moins recherché font que Dreamworks ne passera pas, pour l’instant, au dessus de Pixar.