Lancer une concurrente à la voiture la moins chère du monde, la Tata Nano, qui pourtant est un échec commercial, sous forme d'une Renault à € 3000, le constructeur va-t-il oser ?
C'est en fait la deuxième tentative pour Renault dans le super low cost. La précédente était en collaboration avec le constructeur Indien Bajaj, mais avait été abandonnée.
Le modèle à 3000 euros serait le premier concurrent de la célèbre Tata Nano, la voiture la moins chère du monde, à 2500 euros. Qu'un autre constructeurs s'y lance peut sembler bien étonnant, puisque la Nano, en dépit de son prix - littéralement - défiant toute concurrence, est jusqu'ici un retentissant échec commercial. Ses chiffres de ventes sont calés à 6% des objectifs initiaux. Bien sûr, le lancement du modèle a fortement souffert de devoir annuler la construction de l'usine prévue, du fait de violente protestations d'habitants qui s'estimaient expropriés par la force. Ensuite, le modèle a semblé prompt à prendre feu et à brûler entièrement, ce qui a nui à sa réputation.
Mais ces problèmes sont désormais dépassés, et les ventes ne décollent pas. Il semble donc que son ciblage n'est pas bien conçu, même pour un pays comptant de très grands nombres de pauvres. L'idée de départ de Ratan Tata pour la Nano était d'offrir un tremplin pour des familles modestes, pour passer du deux-roues sur lequel se déplace parfois une famille entière, à un moyen de transport moins dangereux.
On sait désormais qu'isolé, en soi, l'argument d'être la moins chère absolue possible, n'est pas une garantie de succès.
Le défi que semble vouloir relever Renault est donc de lancer un modèle un rien plus cher que la Nano, mais attractif pour les acheteurs. On est en droit de penser que l'entreprise française, qui a connu le plus beau succès de son industrie dans le lancement d'une marque dédiée au low cost, par la reprise du Roumain Dacia, est le mieux placé pour relever ce défi. Ces modèles devraient être lancés en 2014, hors pays occidentaux, et produits à Chennai, Inde.
Une image générale semble se dessiner de la stratégie générale que vise le constructeur, pour survivre à la terrible crise que traverse l'industrie, particulièrement en Europe, avec le retour des sportives Alpine, et une nouvelle marque de haut de gamme (Initiale) pour espérer améliorer les marges et, à l'opposé, une extension des succès déjà acquis en low cost, pour le volume, la conquête, et les marchés émergents.