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De la citygrenouille au cityboeuf

Publié le 02 avril 2008 par Alain Hubler

La solitude du city Père NoëlLe city management : vous savez, c’est cet «organisme chargé d’assurer la promotion et le développement du commerce lausannois et d’en concrétiser l’action» financé par un impôt dégressif – comme à Obwald – qui a été imposé par le Conseil communal aux commerçants de la ville de Lausanne pour, paraît-il lutter contre le dépérissement du commerce de la ville.

Le city management, c’est la syndicalisation forcée des gros et des petits commerçants dont l’objectif est de réunir des fonds pour faire venir des chameaux en ville à Noël, des courges à Halloween et mettre sur pied des garages à mômes – des haltes-garderies – pour la fête des soldes (!) du mois de juin.

Le city mangement c’est ce concept fumeux qui recycle des idées déjà anciennes et qui coûte proportionnellement beaucoup plus cher aux petits commerçants qu’aux géants du commerce de détail.

Mais le city management, c’est aussi la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf, c’est aussi un machin qui veut mettre son nez partout. Preuves en sont les propos de Christian Masserey qui rappelait lors du traditionnel apéritif de début d’année de l’Association des commerçants de Lausanne (ACL) :

À ceux qui ne l’ont pas encore compris, [Christian Masserey] redit que le city mangement n’a pas pour seule vocation l’organisation de manifestation de quartier, il s’agit d’un concept beaucoup plus large puisqu’il doit être associé au processus de décision d’une ville notamment en en matière de mobilité, de développement économique et d’urbanisme. (Extrait de l’édifiante revue Economie Lausannoise n° 1 2008)

C’est clair, à ceux qui ne l’ont pas encore compris, le city management veut pouvoir décider à l’égal du conseil communal ou de la municipalité. Bref, le city mangement veut prendre une partie du pouvoir et surtout veut dépasser le cadre légal qui lui a été attribué par le conseil communal. Un cadre légal qui consiste en «contribuer à structurer le commerce de détail lausannois, à le promouvoir et à le développer», ce qui n’est pas tout à fait la même chose que de co-décider de la politique de mobilité, d’urbanisme et de développement économique.

Le city management, c’est quand même une, mais une seule, grande réussite : c’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres de la création de la plus grosse association de commerçants de la ville : l’association «Super City management NON MERCI!» forte de 450 membres.

Enfin, le city management, contre lequel A Gauche toute ! se bat tout seul, constitue l’occasion pour mon groupe politique et moi en particulier de se faire traiter de poujadistes. Un qualificatif qui m’a même été attribué par un ancien conseiller communal socialiste, devenu député, alors qu’il était encore président du PSL et qui est très actif dans le domaine syndical. Ce camarade m’a expliqué avec conviction qu’il préférait négocier avec les gros commerçants (les gentils) avec qui il est possible de signer des accords et des conventions collectives qu’avec une multitude de petits commerçants (les méchants) qui ne respectent rien, qui ne sont pas organisés et qui ne pensent qu’à eux.

J’ai pris bonne note.

Mais aujourd’hui, je doute de la gentillesse de ceux qui signent des conventions collectives. Il n’y a qu’à lire les propos du city manager et co-artisan de la CCT lausannoise du commerce de détail Christian Masserey :

Christian Masserey ne peut s’empêcher de rappeler que l’entrée en vigueur de la CCT à des conséquences financières pour les commerces autrement plus importantes que la taxe du city management. (Extrait de l’édifiante revue Economie Lausannoise n° 1 2008)

Autrement dit : commerçants arrêtez de taper sur mon city business et attaquez-vous aux conditions de travail de vos employés.

En voilà un partenaire fiable !

P.S. La pétition de l’association «Super City management NON MERCI!» qui a réuni 1100 signatures de commerçants est à l’ordre du jour du conseil communal du mardi 8 avril prochain.


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