Hollande : ment-il ou est-il fou ?

Publié le 07 février 2012 par Soseki

C'est la question posée à la fois par 2 blogueurs que nous respectons beaucoup ici au Blog du democrate : Hervé et L'Hérétique. Ils veulent dire : Hollande est-il cynique en incluant dans son programme de multiples propositions qu'il sait lui même bien peu réalisables (thèse de l'Hérétique) ? Ou bien croit-il vraiment pouvoir les mettre en application, se trompant sincèrement sur le potentiel de relance d'une nouvelle vague de keynesianisme à la française (pour Hervé) ?

Sans engager tous mes camarades du Blog, pour ma part c'est clair : Hollande ment, évidem ment, naturelle ment.

C'est d'ailleurs tout ce que Hollande a de mitterrandien, malgré ses efforts pour lui ressembler. C'est un cynique, pas un idéologue. Tous dans ses actes ou écrits précédents montrent que l'on tient avec lui un bon vieux radical de gauche presque corrézien - d'où sa proximité avec Supermenteur-Chirac également. Bref je ne doute pas que si Hollande est élu, ce bon vieux JF Kahn n'aura plus qu'à ajouter un chapitre à son nouvel opus sur le mensonge en politique.

Dans une réunion d'anciens combattants centristes des campagnes 2002 et 2007 (bon signe d'ailleurs que ce regroupement ait pu avoir lieu), beaucoup convenaient d'ailleurs que ça fait bien longtemps qu'on avait pas vu un programme socialiste aussi peu déraisonnable ! La crise a des vertus... Je crois que le vrai Hollande, en définitive pas si éloigné de Valls, se trouve déjà plus proche de l'énoncé des 60 mesures que dans ses déclarations et moulinets ridicules du Bourget contre la finance. Et même, donc je suis assez persuadé qu'il n'a pas l'intention de mettre en oeuvre certaines de ces mesures.

En fait Hollande a tiré les leçons de 2002 et 2007 : d'abord réussir son premier tour en rassemblant son camp, voilà tout, et à partir de là il dira ce qu'il lui faut dire pour ça. Puis, tirant parti de son habileté de Culbuto, comme il l'a déjà largement fait depuis le début de l'élection, il reviendra sur toutes ses promesses des primaires puis sur celles de l'élection elle-même.

Voilà pour mon avis - mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas rassurant, c'est même un piège mortel pour la démocratie. Après Chirac qui ne fit rien de ses promesses sur la fracture sociale, puis rien tout court dans le mandat suivant, après Sarko qui ne fit rien (ou ne put rien faire ?) de ses promesses de campagne, entamer un nouveau cycle sur une promesse que l'on sait devoir trahir est le pire qui puisse arriver aux français. Ce serait l'achèvement de la décrédibilistion du discours politique. Seuls les extrêmes y ont intérêt ! Aujourd'hui c'est de vérité dont les français ont besoin.