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Frédéric Mitterrand et Jean Sarkozy : les gouttes qui font déborder la vase

Publié le 29 novembre 2012 par Soseki

J'attendais que l'actualité ait abandonné le sujet pour l'aborder : les " affaires " Frédéric Mitterrand et Jean Sarkozy.
Nous avons été abreuvés sous les différentes déclarations et atermoiements. Avec la distance du temps, revenons un peu sur ces mini évènements pour en tirer quelque leçon. Je sais que le net en général et les blogs en particuliers sont des outils de l'instant. Pour ma part, le net, et ce blog, sont ce que nous voulons qu'ils soient et je préfère parfois attendre pour mieux voir les méandres des agissements de chacun plutôt que toujours verser dans la " réaction ".

Tout d'abord, l'affaire Mitterrand. Le ministre de la Culture fait une déclaration aux médias pour dénoncer l'arrestation de Polanski par les méchants Américains, en relation avec des actes de pédophilie.
Les média, la gente politique, s'exprime plus qu'à leur tour, pour dénoncer ou soutenir le ministre, qui soutient le cinéaste, qui ne se soutient plus beaucoup... Mais surtout, le virage pris est celui de la pédophilie soupçonnée de Frédéric Mitterrand. Marine Le Pen et son alter ego socialiste, Benoît Hamon, mettent en cause le ministre de la Culture à cause d'un livre où il y décrivait la misère de son tourisme sexuel.
Pour le coup, on la sentait bien la meute !
Et le Frédéric de faire son mea culpa en direct à la télévision, de se foutre à poil devant tout le monde, récompensant le voyeurisme du téléspectateur français.

Puis l'affaire Jean Sarkozy :
Le fils de, conseiller général des Hauts de Seine, se veut président d'une des plus grande S.EM (société d'économie mixte) de France.
Pareil : déclenchement du crépitement médiatique, expressionnisme suiviste des politiques. Comment peut-on reprocher la nomination d'un jeune à la tête d'une grande entreprise ? N'est-ce pas faire du délie de sal gueule ? De l'anti-jeunisme ?
A la fin de la comédie, celle-ci ayant virée dramatique, le Président Sarkozy recule et fait renoncer le fils.

Dans le 1er cas, l'affaire Mitterrand, médias et politiques ont dévié du sujet pour mettre en cause l'identité sexuelle d'un homme. Or, je me fous royalement qu'un politique soit homo, hétéro, ou je ne sais quoi encore. J'attends d'un politique qu'il soit compétent, responsable et honnête.
Frédéric Mitterrand est-il compétent en tant que ministre de la Culture ? Pour l'instant, il est un peu tôt pour répondre, mais par contre je le crois volontiers expert de la culture.
Se comporte-t-il de façon responsable ? Je crois qu'il n'y avait pas encore de reproches à lui faire.
Par contre, je considère profondément malhonnête de soutenir un cinéaste par ce qu'l est cinéaste, parce qu'il est connu.
Voilà le vrai scandale !
Polanski a à répondre devant la justice américaine. Que celle-ci ait un fonctionnement parfois particulier, c'est un fait. Mais qu'il assume ses responsabilités pour des aces de pédophilie qui ne sont pas niés.
Mais que le ministre de la Culture de la France se commette à soutenir un coupable (il a été jugé) par ce que celui-ci est une star est écœurant.
Comme étaient écœurant les propos, attendus, de Marine Le Pen, et ceux, moins attendus, de Benoît Hamon. Le porte-parole du PS s'est ridiculisé en participant à la curée lancée par la fille Le Pen. La presse s'est fourvoyée en oubliant le fond du problème : un ministre soutient un coupable parce qu'il est une star, pour alimenter le soupçon minable.
F. Mitterrand a assumé au grand jour son homosexualité. Et les Français, en majorité (tant pis pour les " beaufs ") se moquent bien qu'un personne soit homo ou hétéro. Ce que nous ne pouvons supporter, c'est la pédophilie. Et le traquenard était là, si Frédéric est homo, pourquoi ne serait-il pas pédophile ? Le mot utilisé de " garçon " dans son livre sur le tourisme sexuel en serait une preuve... Or, les homos disent justement " garçons " quand ils parlent d'eux-mêmes. C'est d'ailleurs souvent ainsi que l'on devine le penchant sexuel d'une personne : un homo dira " garçon " quand nous dirons " homme ", et plutôt " femme " d'ailleurs...

Pour le cas Jean Sarkozy, le pouvoir n'a pas réussi à dévier la réalité du problème : il ne s'agissait pas de délit de sale gueule mais de népotisme : Jean était choisi car fils de ... Où seraient ses compétences pour remplir une telle responsabilité ? A 24 ans, être multi redoublant, en simple 2è année de droit n'est pas une preuve de compétence, bien plutôt !
Je ne dis pas non plus que seuls les diplômés sont compétents : mais chaque fonction exige des compétences particulières. En l'occurrence, diriger une S.E.M d'une telle ampleur nécessite d'avoir des compétences intellectuelles particulières que les études et l'expérience apportent.
Peut-on être médecin sans faire d'études de médecine, et ce du jour au lendemain ?
Peut-on diriger une SEM d'aménagement urbain sans connaître le droit, la gestion, le management, voire... l'urbanisme ?
Je veux bien que le fils soit doué, mais le don sans expérience, ce stade, c'est catastrophique. Quant au don, ses piètres résultats individuels, donc scolaires puisque là le père ne peut se substituer ou aider le fils, ne plaident pas en faveur du fils...

" Savoir, c'est se ressouvenir (1)"
De ces deux cas, il ne sera pas possible aux Français de prétendre, lors des échéances électorales, qu'ils ne savaient pas...
1. La politique sarkozienne est une négation de la République (2). Le mérite est nié pour la famille, les amis. Dans les 2 cas, Frédéric Mitterrand et Jean Sarkozy, l'appartenance à un clan, un réseau, une famille, l'emporte sur la justice et la compétence. La nomination du président de France Télévision par le Président de la République, la politique fiscale (TVA des restaurateurs, transfert des patrimoines, bouclier fiscale), les " copinages " (vacances sur un yacht d'un prestataire de l'Etat, amitiés avec les propriétaires de médias et autres entreprises), transforment la France en quelque chose d'à la fois médiocre et dangereux. Il n'y a pas de problème d'identité nationale, il y a un problème de l'Etat, de la République.
2. Le PS s'est montré à la hauteur de ce qu'on attend dorénavant : niveau caniveau. L'attitude et les propos du porte-parole du PS, la reconduction de G. Frèche pour les régionales, nous indiquent combien le PS est de venu un parti inutile (3), " boulet " face à la nécessaire opposition à la politique sarkozienne
3. Face à une situation qui lui échappe, N. Sarkozy veut travestir notre démocratie en éliminant " l'autre ". Par la réforme du scrutin à 1 tour, il protège UMP et PS, qui représentent moins d'un électeur sur 2. Le pouvoir ne pourra ainsi lui échapper. L'on devra ainsi être bêtement de droite ou bêtement de gauche, ce qui ne sera pas alors bêtement centriste. Réduire à 2 l'expression politique c'est se garantir un clientélisme absolu. En pensant aux électeurs de Le Pen, aux classes moyennes du privé, atteintes par l'impact de l'économie internationales et 1ères victimes des crises et récessions économiques, abandonnées par l'Etat qui s'appauvrit car soumis aux dépenses pour les classes moyennes du public (les " acquis ") et la défiscalisation des plus aisés... bref, ces électeurs qui avaient voté pour N. Sarkozy dernièrement, je me dis qu'ils n'ont pas fini d'être cocus. Surtout, il n'y a pas plus anti-gaulliens que ces néo-gaullistes...

(1) Platon, " Phédon "
(2) François Bayrou, " Abus de pouvoir "
(3) Jean-François Kahn, " Pourquoi il faut dissoudre le PS "


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