Presque cinq ans après la sortie du soixante-dixième tome de Michel Vaillant, un nouvel album est sorti le 16 novembre. Et « nouveau » c’est exactement le mot qui convient pour qualifier cet opus. Les auteurs et l’éditeur l’annoncent ce n’est pas un soixante-et-onzième tome mais le premier de la « nouvelle saison », et effectivement il marque une rupture assez importante avec les albums précédents.
L’album en lui-même au premier abord est superbe : la couverture, dans sa scénographie, est tout à fait dans la lignée des précédentes couvertures, mais son graphisme dévoile en douceur l’évolution qui s’opère dans l’album. Si Michel Vaillant et les Vaillantes sont présentes et bien reconnaissables, il est clair que ce ne sont plus les mêmes mains qui dessinent. De plus, le vernis mat utilisé pour la couverture en fait un très bel objet très agréable à tenir. En revanche, c’est dommage, pour le prix d’achat de cet album (15,50 €), que ce même vernis soit de si mauvaise qualité qu’il parte avec la colle de l’étiquette du prix.
Le titre « Au nom du fils » est bien trouvé, autant pour souligner le scénario de l’album que pour marquer le fait que Jean Graton ait légué l’avenir de son personnage à son fils Philippe qui a collaboré à l’écriture des scénarios pour son père à partir du tome 57.
Pour l’écriture du scénario Philippe Graton a été aidé par Denis Lapière. Le premier constat que l’on peut faire concernant le scénario, c’est l’évolution des personnages, ils ont vieilli. Alors qu’auparavant le temps ne semblait avoir aucune prise sur eux, et qu’ils étaient capables de battre tous les grands champions de sports automobiles, au risque d’entacher la crédibilité de la série, Michel Vaillant a dans cet album entre 40 et 50 ans et gagne toujours aussi facilement, quand à cet âge là les pilotes sont généralement en retraite. Cette évolution des personnages pour les rendre plus tangibles perd de fait en crédibilité à ce niveau. Mais après tout ce n’est finalement qu’un détail puisque le scénario est beaucoup plus centré sur le clan Vaillant que sur les courses en elles-mêmes, même si on les retrouve en toile de fond. Les auteurs ont visiblement souhaité ancrer l’histoire dans l’actualité autant économique qu’écologique, et surtout ils ont souhaité donner un visage plus humain, un aspect moins lisse à leur héros. Ils n’ont du coup pas hésité à égratigner au passage l’image de la famille parfaite à laquelle chaque membre devrait adhérer. Dans ce cadre deux nouveaux membres du clan Vaillant font leur apparition : Jean-Michel le fils de Jean-Pierre et Patrick le fils de Michel.
Pour le dessin, Marc Bourgne a pris la relève de Jean Graton et du Studio Graton avec l’aide de Benjamin Benéteau. Et c’est là que le changement est le plus marquant pour les lecteurs. Marc Bourgne est loin d’être un débutant, le dessin est donc précis, beau et expressif, mais il est volontairement différent de celui du père de la série, ce qui peut être extrêmement déroutant voir décevant pour les fans de la première heure, même si cela n’enlève rien à la qualité du travail de messieurs Bourgne et Benéteau. Comme tout tome 1 le dessin a tout de même quelques défauts caractéristiques des premiers tomes, à savoir que le dessin des personnages est un peu flottant dans les premières planches et que certains personnages peuvent être confondus avec d’autres.
L’évolution de cette série ne fait visiblement que débuter et il faudra sans doute quelques tomes aux lecteurs adeptes de la première saison de Michel Vaillant pour se familiariser avec ces changements brutaux. On en reste pas moins pressé de connaitre la suite de ce premier tome qui se termine sur un cliffhanger, autant pour connaître le fin mot de l’histoire que pour (re)découvrir d’autres personnages phares absents de ce tome comme Steve Warson, Julie Wood ou Gabrielle Spangenberg.
Jeu de briques
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Pacman
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