Y’a des artistes pour qui tu as le coup de foudre – le vrai -, dès les premiers instants. Tu as beau en entendre des milliers d’autres entre temps, tu as ce sentiment de plénitude complet qui te tord le ventre sans que tu ne saches pourquoi. Tout le monde à son artiste phare, son âme soeur musicale. Celui dont la musique semble avoir été faite pour toi. Elle est une partie de toi, te complète. C’est une alchimie totale. Cette musique pour moi, c’est celle de Kim Churchill.
Je n’ai pas de mot pour vous décrire mon bonheur après avoir revu Kim Churchill sur scène. Ce qui n’était pas arrivé depuis le 12 juillet 2011. Pas facile quand le jeune homme enchaîne tournée sur tournée, de l’Australie au Canada, sans faire d’escale par Paris. On ne peut pas tout avoir.
Ce soir il était à Laval, au nord de l’île de Montréal, dans une petite salle installée dans l’esprit cabaret. La première partie était assurée par Maia une artiste québecoise. C’est avant 21h que Kim est apparu, pieds nus, chemise en jean, gros sourire, et quelques phrases en français.
D’abord installé sur une chaise en bord de scène, il a débuté son show avec « Truest Intentions« , « Sarah » puis « Smile As He Goes Home » et « Shields » issus de son premier album. Et puis il nous a raconté un peu l’origine de certaines de ses compos, tout en restant suffisamment concentré. Il s’est ensuite rapatrié jusqu’au centre de la scène où l’attendaient tout son attirail d’homme-orchestre. Je ne le répéterai jamais assez, mais il faut bien vous rendre compte, que Kim joue de la guitare avec une technique exceptionnelle, et dessus ajoute de l’harmonica et une pulsation de grosse caisse. Paroles de percussionniste, c’est vraiment pas facile, surtout si l’on tient compte de ses rythmiques à lui.
Petite nouveauté avec la reprise de « Girl Of the North Country » de Bob Dylan, personne qui a grandement contribué à son univers musical. Une bonne surprise.
Après 35 minutes, on a le droit à une courte pause, l’histoire de respecter le thème du cabaret. A peine 5 minutes écoulées, revoilà Kim, presque pressé de reprendre. Tant mieux, nous aussi. Il récupère un avion en papier jeté par deux fans à la pause, lui demandant de jouer « Seasons Grind« . Malheureusement, elle n’était pas prévue. Sincèrement désolé, Kim fini finalement par l’interpréter en remix avec d’autres compos, sur un fond rock. Plutôt étonnant. En voilà deux de comblées.
Immense coups de coeur sur « The Battle of Mr Shibuya » et ma préférée de tout l’univers intergalactique, « Bathed in Black« . Des vraies tueries, j’insiste vraiment.
Felix, le trompettiste revient pour une toute nouvelle interprétation blues de « Detail of Distance« , qu’on reconnaît à peine. Il faut avouer que l’ajout d’un instrument trouble un peu l’harmonie du mini-orchestre de Kim. Une question d’habitude je pense. Je suis un peu old-school.
La fin arrive bien trop tôt pour nous. Pas forcément pour Kim, après plus d’1h40 de spectacle, lui qui donne toujours autant d’intensité et d’énergie sur scène, tout en cherchant à rendre chacune de ses interprétations uniques, à chaque performance. Il file alors directement derrière une table disposée dans la salle pour signer ses albums, sans même prendre le temps de se poser un peu.
C’est ça le talent Kim Churchill. Une grande générosité, sur scène, et en dehors. La musique c’est toute sa vie, et ça s’entend. C’est de la pure perfection.
Pour les Montréalais, Kim joue mardi prochain à l’Astral dans le cadre du festival de Jazz de Montréal. Si j’étais vous, j’irais. Mais bon, j’y serai de toute façon.