Souvent utilisé au poste quatre, Carmelo Anthony ne le verra sans doute plus souvent lorsque Stoudemire sera de retour. Titulaire du poste depuis son arrivée à l'été 2010, le Stoud' devrait y retrouver ses quartiers. Excellent joueur de pick-and-roll, Stoudemire va néanmoins devoir s'adapter aux habitudes prises par ses coéquipiers.
De retour au club, Raymond Felton a repris les choses là où il les avait laissé, en utilisant ce "système" à foison. Seulement, le récipiendaire des caviars du rondouillard meneur n'est plus Stoudemire, mais bien Tyson Chandler. En plus de devoir s'adapter à Carmelo Anthony, l'ancien power des Suns va donc également devoir s'habituer à évoluer avec un vrai pivot, chose avec laquelle il n'est pas très à l'aise, comme la saison dernière l'a prouvée. En effet, la seule vraie expérience de ce type qu'il ait connue, c'est lorsque Shaquille O'Neal était arrivé dans l'Arizona. On ne peut pas dire que l'expérience avait été concluante.
Stoudemire a besoin d'espace dans la raquette pour laisser parler toutes ses qualités physiques. Coincé dans un frontcourt de qualité, et plutôt bien rodé sur ce début de saison, il pourrait mettre quelque temps à trouver la bonne carburation. Pour faciliter cette transition, Mike Woodson pourrait être tenté de l'utiliser en 6ème homme lors de son retour (dans environ deux semaines, théoriquement). Selon ESPN New York qui cite une source proche du joueur, il ne serait pas contre.
"Tout ce qui l'importe, c'est d'aider l'équipe et gagner. Cela lui conviendrait de sortir du banc si c'est ce dont ils ont besoin."
En plus de ne pas perturber l'alchimie d'un groupe qui a fait ses preuves, Stoudemire renforcerait considérablement la second unit des Knicks. Il pourrait par exemple évoluer aux côtés d'un Rasheed Wallace souvent loin de la raquette, ou même au poste de pivot à côté d'un Steve Novak, également plus attiré par le shoot lointain que les joutes intérieurs. Le travail entrepris cet été avec Hakeem Olajuwon pourrait, à l'heure de la mode du small ball, payer. Plus à l'aise face au cercle auparavant, il pourrait démontrer que son travail estival n'a pas été vain.
Abondance de talent nuit rarement dans une équipe. Si empiler les stars (et les égos) n'est pas toujours aisé, les Knicks semblent sur le bon chemin. Jamais Carmelo Anthony n'a été aussi partageur, alors pourquoi Amar'e Stoudemire ne pourrait-il pas s'imbriquer de la même manière ? La vraie différence par rapport à la saison dernière, c'est que les Knicks possèdent désormais une rampe de lancement efficace, contrôlant le jeu. Felton a retrouvé son vrai niveau, Jason Kidd est un dépositaire de jeu collectif comme on n'en fait plus, et Pablo Prigioni a déjà convaincu les plus sceptiques quant à sa bonne intégration à la NBA. Rien ne correspond plus à ces deux derniers meneurs que de distribuer la gonfle équitablement à des joueurs qui sauront transformer ces munitions.
Le principal problème concernant Stoudemire reste sa santé. Souvent absent la saison dernière, et pas toujours concentré sur le basket (décès de son frère), il a livré une triste saison pour un joueur de son calibre (17.5pts et 7.9rbds). Mais donnons-lui une chance de prouver sa capacité à rentrer dans le moule Knicks version 2013 avant de penser à l'échanger (rumeur quoiqu'il arrive hasardeuse à cause de son genou gauche). On ne peut estimer la puissance de feu d'une machine de guerre que lorsque tout l'arsenal est en place.