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[Critique] CHASING MAVERICKS

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] CHASING MAVERICKS

Titre original : Chasing Mavericks

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateurs : Michael Apted, Curtis Hanson
Distribution : Gerard Butler, Jonny Weston, Elisabeth Shue, Abigail Spencer, Leven Rambin, Scott Eastwood, Mike Howard, Taylor Handley, Cooper Timberline…
Genre : Drame/Histoire vraie/Biopic
Date de sortie : 28 novembre 2012

Le Pitch :
Depuis son plus jeune âge, Jay Moriarty est passionné par l’océan. Rapidement, il apprend le surf et se rapproche de Frosty, une légende locale. À l’age de 15 ans, Jay apprend l’existence du mythique spot de Mavericks et arrive à convaincre Frosty de l’entrainer pour tenter de surfer ces vagues démesurées. Parallèlement, une forte amitié se noue entre l’adolescent et Frosty. Une histoire vraie, adaptée de la vie de la légende américaine du surf, Jay Moriarty…

La Critique :
Le surf est sans aucun doute l’un des sports qui passe le mieux au cinéma. D’une part parce qu’il peut offrir du grand spectacle, et de l’autre car il draine une idéologie tout à fait cinégénique. L’amour et le respect de la nature, le dépassement de soi… la philosophie du surfeur permet de développer des thématiques fortes, empreintes à la fois d’une certaine poésie, mais aussi d’une énergie remarquable.
On comprend que cet aspect des choses ait attiré un réalisateur chevronné comme Curtis Hanson, responsable entre autres de L.A Confidential ou de 8 Mile. Raconter ce sport au travers de l’histoire vraie de Jay Moriarty, une gloire du surf californien, en évoquant également des sujets très porteurs et émotionnellement chargés, comme la famille, l’amitié ou l’amour, avait un grand potentiel.
Hanson qui fut d’ailleurs dans l’incapacité de finir le long-métrage, remplacé au pied levé par Michael Apted, un autre cinéaste solide, ayant autrefois signé des œuvres comme Nell, Stardust ou Gorilles dans la brume. Le passage de flambeau ne plombe pas le film, qui brille tout d’abord par sa cohérence.
On pourra lui reprocher beaucoup de choses, mais certainement pas sa logique, maintenue contre vents et marées jusqu’à la dernière image.

Car si, au hasard, Point Break, se servait du surf et plus généralement des sports extrêmes pour envoyer du bois niveau action, Chasing Mavericks utilise ce sport pour souligner l’existence chahutée d’un personnage hors-norme et de son entourage. Pas de braquages ici donc, mais plutôt un tableau doux-amer d’un sportif au grand cœur et à la volonté de fer, bien décidé à se dépasser pour chevaucher une vague monumentale, au péril même de sa vie.
Impossible ainsi de ne pas souligner l’académisme de la réalisation, qui se met au service des bons sentiments de son sujet, sans chercher à paraitre originale, subversive ou cynique. Certains apprécieront, d’autres non. Et si, Chasing Mavericks ne bénéficiait pas du cachet « histoire vraie », on serait même tenté de dire qu’il enfile les clichés, qui reviennent inlassablement s’échouer sur le rivage (instant poésie).
Mais le récit est vrai. Jay Moriarty, tout comme le personnage incarné par Gerard Butler, ont bel et bien vécu ce que le film illustre. Dans ces conditions et même si on imagine bien la volonté des réalisateurs d’insister sur une émotion évidente quitte à faire preuve de maladresse, difficile de condamner Chasing Mavericks.

À vrai dire, si vous aimez le surf, la nature ou le sport, il y a de grandes chances que vous pardonniez au film ces incartades, comme cette love story adolescente repassée ou encore cette filiation trop évidente entre ce vieux briscard du surf bigarré et ce jeune champion tête brulée. Car Apted et Hanson savent filmer. Leurs images sont sublimes et les sessions de glisse impressionnent.
Surtout si on considère la justesse des mouvements de caméra et la parcimonie avec laquelle les réalisateurs usent de ralentis et autres effets, afin de ne pas dénaturer le spectacle d’une nature déchainée et des hommes qui tentent de rentrer en symbiose avec elle, qui se suffit quoi qu’il en soit à lui même.

Chasing Mavericks exige un lâcher-prise quasi total. Si vous êtes allergique aux bon sentiments, passez votre chemin. Même si ici, ce sont les scènes de surf qui tirent le spectacle vers le haut. C’est lorsque les personnages sont sur l’eau que tout prend son sens. L’émotion surgit à ce moment là, sublimée par son contexte grandiose.
Entre temps, les acteurs font du bon boulot. Particulièrement le débutant Jonny Weston, dans le rôle titre, très touchant, et Gerard Butler, investi, à fleur de peau, bien que cantonné à un personnage vu et revu (avec ses faux airs d’Eddie Vedder de Pearl Jam). Son charisme fait la différence, tout comme sa faculté à transcender un schéma éculé.
On regrettera donc ce classicisme certes sincère mais parfois un peu plombant. Pas de quoi gâcher le plaisir des amateurs cependant car de belles images, Chasing Mavericks en regorge !

@ Gilles Rolland

[Critique] CHASING MAVERICKS

Crédits photos : 20th Century Fox France


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