Les anciens tortionnaires argentins ne regrettent rien

Général Videla © Inconnu

La vieillesse, voie de la sagesse? Plutôt lente dérive pour les anciens tortionnaires argentins, bourreaux et assassins, voleurs d’enfants, mafieux avides d’argent, qui continuent à se considérer encore comme les sauveurs d’un peuple à la dérive, des Dieux rédempteurs des âmes perdues.

Laurie Fachaux, du Monde Diplomatique, commente le dernier ouvrage du journaliste argentin Ceferino Reato qui a  compilé dans  »Disposición final », les entretiens qu’il a eu avec les anciens dictateurs et militaires argentins, dont certains sont encore emprisonnés.

Propos hallucinants. Ainsi Videla,  déclare-t-il sans faux-semblants que « Les sept mille ou huit mille disparus ont été le prix de la victoire. » (Plus de 30 000 en fait, ndrl) Ces personnes qui « devaient mourir pour que nous puissions gagner la guerre contre la subversion (…),nous ne pouvions ni les fusiller, ni les traduire en justice. »

Les termes « disposition finale », sont « deux mots très militaires qui signifient mettre une chose hors service parce qu’elle est inutilisable ». Lancer des corps dans la mer depuis un avion, en faire disparaître d’autres … Bref, se débarrasser des gêneurs, prêtres, soeurs française, syndicalistes (dont les noms sont parfois fournis par des chefs d’entreprise du pays), journalistes, étudiants,…, mais aussi discrètement que possible.

L’abject érigé en mode de gouvernement. Désespérant.

Source: Le Monde Diplomatique

Mercredi s’est ouvert un procès fleuve pour des crimes commis sous la dictature militaire argentine (1976-1983), qui a entraîné la disparition et la mort de 30 000 personnes avec 68 prévenus, dont huit pilotes des « vols de la mort » qui ont fait des centaines de victimes parmi des opposants, dont les religieuses françaises Alice Domon et Léonie Duquet. (L’Humanité)

Pour aller plus loin:

- les jugements des salopards:

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- l’ESMA, le centre de tortures de la marine:

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- Le vol des bébés:

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- Film admirable sur cette période, à voir absolument: L’Histoire officielle, film argentin réalisé par Luis Puenzo, sorti en 1985

- sur « le recyclage » de certains bourreaux, le cas en France de « Churrasco » Sandoval