Le résultat fut sans surprise: un rejet du texte, qui sera de toutes façons adopté à l'Assemblée; et quelques commentaires médiatiques sur le prétendu camouflet à Hollande.
UMP RUMP DUMP
Ils ont titré sur les grandes haines de la République comme pour expliquer l'inexplicable. Les stratèges du Point, qui comme ceux de l'Express s'exercent à donner des leçons de courage et d'austérité au gouvernement Hollande depuis son élection, n'osent pas dresser le triste constat: François Fillon a peur, et Jean-François Copé est prêt à tout, même à politiquement mourir.
Mercredi, le second a balancé un ultimatum au premier. La veille, les deux venaient d'accepter l'idée d'un référendum interne pour savoir si de nouvelles élections devaient se tenir. La situation, ubuesque, fait surtout l'effet d'une formidable révélation des tempéraments: obstination suicidaire, comportement de voyou, hésitations, etc.
Panique à l'UMP. Fillon démontre qu'il a quelque courage. A midi, son groupe dissident n'était pas dissous. Nicolas Sarkozy avait encore raté. Le Figaro venait à la rescousse de son ancien mentor pour justifier qu'il pouvait ainsi intervenir dans le fiasco UMPiste, tout Sage du Conseil Constitutionnel qu'il était.
VALLS ou pas
Manuel Valls a certes présenté la circulaire tant attendue sur les régularisations des immigrés. Les nouveaux critères seraient « exigeants mais justes », a commenté le ministre. Les associations de défense des sans-papier ne sont pas satisfaites. Les progrès, réels, ne sont pas suffisants à leurs yeux. Mais le vrai psychodrame, à gauche, était au Sénat.
« Le Sénat a rejeté, mercredi 28 novembre, par 165 voix contre 156, la première partie du projet de loi de finances (PLF) pour 2013 relative aux recettes.
Par conséquent, l'ensemble du projet de loi de finances pour 2013 est considéré comme rejeté par le Sénat. »
Voici le communiqué officiel, publié sur le site mercredi en fin de journée. Comme pour remuer le couteau dans la plaie, il fallait se rappeler les mesures qui donc SONT REFUSEES pour le moment:
- la revalorisation du montant de la décote applicable à l'impôt sur le revenu (article 2) ;
- la création d'une tranche d'imposition supplémentaire au taux de 45% pour la fraction de revenus supérieurs à 150 000 € par part de quotient familial (article 3) ;
- la contribution exceptionnelle de solidarité sur les revenus d'activité professionnelle supérieure à 1M € (article 8) ;
- la fixation du régime d'imposition des plus-values immobilières (article 10) ;
- le renforcement de la taxe annuelle sur les logements vacants dans les agglomérations de plus de 50 000 habitants où existe un déséquilibre marqué entre l'offre et la demande de logements (article 11) ;
- la prorogation du dispositif du malus automobile et l’abaissement de l'ensemble de ses tranches (article 12).
Merci les Cocos !
Tous les sénateurs communistes se sont abstenus. Notez leurs noms. Ils expliqueront plus tard le pourquoi du comment.
Mmes Éliane Assassi, Marie-France Beaufils, MM. Michel Billout, Éric Bocquet, Mmes Laurence Cohen, Cécile Cukierman, Annie David, Michelle Demessine, Évelyne Didier, MM. Christian Favier, Guy Fischer, Thierry Foucaud, Mme Brigitte Gonthier-Maurin, MM. Pierre Laurent, Gérard Le Cam, Michel Le Scouarnec, Mmes Isabelle Pasquet, Mireille Schurch, MM. Paul Vergès, Dominique Watrin.La majorité de gauche n'était que de 6 voix. L'abstention de 6 sénateurs a donc suffit à retarder l'adoption dudit projet de loi de finances.
Ils trouvaient le projet de budget pas assez ambitieux en matière de relance budgétaire et de taxation des plus riches. Du coup, ils ont permis à la droite UMP/UDI de l'emporter contre les sénateurs radicaux, socialistes et écologistes pour refuser la loi dans son entièreté. Plutôt rien que peu ! On applaudit...
Le Sénat, on le sait, n'est pas grand chose. Un refus retarde, mais n'empêche rien. Le projet passera à l'Assemblée. Ces communistes auront eu leur « moment » médiatique dans une actualité chargée de secousses UMPistes... Pierre Laurent a pu expliquer ce vote « révolutionnaire » sur quelques ondes radiophoniques.
Bravo, merci.
L'autre nouvelle peu commentée fut cette surprenante concordance européenne pour décider de créer, au niveau des 27 Etats membres, un contrôle des agences de notation.
Mais chuuuut... L'UMP n'a pas terminé son feuilleton. Et les communistes ont encore des lois à ralentir.
Dormez tranquille.