Notre humanité est ainsi : elle n’aime rien de moins que de brûler les icônes qu’elle a chéries. Depuis quelques semaines, on lit ça et là dans la presse, des éditoriaux et des analyses s’interrogeant sur la capacité d’Apple à renouer avec son esprit de pionnier de l’ère Steve Jobs. En effet, la concurrence se fait plus rude avec l’offensive de Samsung, de Microsoft, de Google… qui déballent leur artillerie technologique avec des produits incontestablement attractifs. Résultat, les investisseurs mignotent et vendent leurs actions Apple qui ont perdu quelques pourcentages en écho au recul des parts de marché mondiales de la firme de Cupertino.
A tirer ainsi sur la marque à la pomme, ces Guillaume Telle indélicats ont la mémoire courte. En trente ans, Apple a ouvert des marchés gigantesques dans le secteur des produits électroniques grand public : l’ordinateur familial, le Mp3, le smartphone, la tablette. A cela s’ajoute le cloud et un des magasins en ligne pour les produits culturels le plus important au monde avec 400 millions de comptes clients ! Rien que ça ! Avant elle, personne n’était parvenu à les rendre populaires, accessibles et formidablement captivants. Si finalement Apple souffle un peu en attendant d’autres révolutions cachées dans ses cartons, rien que de très normal. Qu’elle soit concurrencée par des entreprises à qui elle a ouvert une voie royale, rien que de très normal. Qu’elle s’interroge sur son avenir après le départ précipité de son initiateur charismatique, rien que de très normal. S’il vous plait messieurs les archers, rangez vos plumes acérées et accordons à une des plus belles entreprises au monde une petite pause avant, espérons-le, de nouveaux bonds dans le futur.
Ah, dernier détail, selon Kantar, sur les douze dernières semaines, la part de marché de l’iPhone aux Etats-Unis était de 48,1% contre 46,7% pour les téléphones équipées de l’OS Androïd. Ainsi, l’Iphone 5, que d’aucuns décrivaient comme « décevant et peu innovant », a permis à Apple de repasser devant Google…