Un rôle plus violent pour Batman ?
« Batman – Knightfall » est une imposante saga publiée entre 1993 et 1995, qui inspira Christopher Nolan pour son long métrage The Dark Knight Rises. Profitant de la sortie du troisième volet de la trilogie de Nolan, Urban Comics décide donc de publier cette série prévue en cinq volumes. Le tome précédent abandonnait le Dark Knight, la colonne vertébrale brisée sur le genou de ce vilain qui est d’ailleurs magistralement interprété par Tom Hardy au cinéma : le terrifiant Bane !
Ce deuxième volet contient les épisodes Batman #498-500, Detective Comics #664-666, Showcase ’93 #7-8, Batman: Shadow of the Bat #16-18, ainsi que le début de « Knightquest: The Search » avec les épisodes #5 et #6 de Justice League Task Force. L’album démarre en compagnie d’un Batman totalement détruit physiquement et psychologiquement et d’une ville de Gotham City entièrement sous l’emprise de Bane. Étant donné que Gotham ne peut pas survivre sans Batman, c’est Jean-Paul Valley, alias Azrael, qui enfile une nouvelle fois le costume de l’homme chauve-souris.
Les scénaristes profitent de l’incapacité de Bruce Wayne pour développer un héros beaucoup plus sombre et plus violent, totalement dans l’air du temps. Le début des années 90 est en effet marqué par la popularité de super-héros beaucoup plus borderline tels que le Punisher ou Wolverine. La défaite de Bruce Wayne face à Bane permet à Gotham City de sombrer dans la violence et de créer un environnement particulièrement propice à la création d’un Batman moins détective et aux méthodes beaucoup plus expéditives. Ce nouveau Batman qui inquiète ses proches, arbore également un nouveau costume, plus high-tech et plus menaçant. Si le lecteur a droit à des confrontations intéressantes (avec l’Épouvantail par exemple) ou parfois moins intéressantes (avec Anarky), l’album est construit dans l’attente de l’épisode #500 et de la confrontation entre Bane et cette version plus violente de Batman. Un combat qui tient toutes ses promesses.
Outre la fin de « Knightfall », ce second tome débute la saga « Knightquest », avec les premiers épisodes de « Knightquest: The Search », qui voit Bruce Wayne se rendre sur l’île de Santa Prisca sur les traces du Dr Shondra Kinsolving et du père de Tim Drake, alors que « Knightquest : The Crusade », relatera ce qu’il se passe à Gotham durant la même période… mais ça, c’est pour le tome suivant.
Visuellement, ces épisodes ont un côté « old school » qui contraste certes avec la modernité des images du film de Nolan, mais cela colle parfaitement à l’ambiance sombre et pessimiste du récit. Le lecteur a de nouveau droit à un défilé de dessinateurs (Jim Aparo, Graham Nolan, Bret Blevins, Klaus Janson, Mike Manley, Sal Velluto), avec certains passages plus réussis que d’autres (Graham Nolan par exemple), mais rien de véritablement bluffant dans l’ensemble.
Un bon second tome, mais légèrement en dessous du premier.