Si il y a bien un jeu auquel je ne me suis pas du tout intéressé c’est bien Dishonored. Je n’ai pas du tout suivi l’actualité de ce titre, car je pensais, à la vue des quelques images, qu’il s’agissait d’un énième FPS pour PC uniquement. Mais quand les premiers tests débarquèrent sur la toile j’ai été surpris par l’engouement de la presse en général et j’ai décidé de m’y pencher plus sérieusement. La grosse honte surprise était d’apprendre qu’il s’agissait d’un studio lyonnais (Arkane Studio) au commande de Dishonored, pour un mec qui habite à Lyon depuis 6 ans c’est un déshonneur…
Ils ont tué Moby Dick !
Dishonored vous met dans la peau de Corvo, le garde du corps de l’impératrice de la cité Dunwall. Cette dernière va malheureusement se faire tuer sous ses yeux et la garde royale va croire que vous êtes l’auteur de ce crime. Envoyé au cachot, vous allez devoir vous échapper pour retrouver Emily (la fille de l’impératrice) et laver votre honneur de tout soupçon… ou pas. Car dans cette ville où la révolution industrielle bat son plein, où la source d’énergie principale est l’huile de baleine, il va falloir faire fasse à un autre gros problème, la peste. Elle a gangréné déjà de nombreux habitants qui errent dans les rues dont les rats sont devenus les maitres des lieux.
On prend un tel plaisir à fouiller tous les recoins de cette immense ville que s’y perdre en devient un ravissement.Choisi ton camp camarade
Même si les premières heures sont un peu ennuyeuses, dès que Dishonored commence sa montée en puissance, on s’aperçoit tout de suite que le jeu d’Arkane Studio n’est pas qu’un simple FPS. Ici on ne vous impose aucune ligne de conduite pour accomplir votre objectif principal ou facultatif. Vous disposez juste de quelques indices sur la cible à abattre tout cela dans des environnements gigantesques nous donnant ainsi une impression de liberté comme rarement on le voit dans ce genre de soft. Le level design est tout bonnement exceptionnel, il frôle la perfection avec tous ces chemins que l’on peut emprunter et tout cela sans carte pour vous aider. Mais on prend un tel plaisir à fouiller dans tous les recoins de cette immense ville pour découvrir tout ce qu’elle y cache que s’y perdre en devient un ravissementCorvo n’étant pas un adepte du « Parkour » façon Mirror’s Edge, pour arpenter Dunwall il va lui falloir un sacré coup de pouce. Pour y remédier votre rencontre avec l’Outsider, un être mystérieux à bien des égards, va vous permettre d’acquérir de nombreux pouvoirs et des les améliorer grâce aux runes, parfois bien cachées, que vous trouverez au fur et à mesure de votre aventure. De la téléportation, à la vision des ténèbres permettant de voir à travers les murs en passant par la possibilité de ralentir ou stopper le temps tout cela ne sera pas de trop pour échapper à la surveillance des nombreux gardes qui peuplent la citadelle. L’IA se révélant très efficace, il faudra éviter de faire le moindre bruit ou de se montrer sous peine de se faire assaillir par l’ennemi ne vous laissant guère de chance de survivre.
Et c’est là que Dishonored prend toute sa dimension en nous proposant la possibilité d’être un assassin de sang froid en tuant toutes les personnes que l’on croisera ou alors de n’être qu’une ombre parmi les ombres en atteignant sa cible sans montrer une fois le bout de son épée. Tous vos choix et vos actes seront passés au crible et auront une incidence sur la suite de votre périple ainsi que sur la fin du jeu (qui sont multiples). Tout cela se fait de manière transparente, lors de vos rencontres avec des personnages clefs vos réponses déclencheront d’autres évènements ou non, votre façon de réaliser vos missions vous donneront une plus ou moins bonne réputation et vos proches ne vous regarderont pas toujours de la même façon si vous êtes un tueur sanguinaire ou un génie de l’infiltration.Un jeu qui fait tache ? Si peu messire…
Dishonored est classiquement un jeu que je n’attendais pas et qui a su me combler au delà de mes espérances. Lancer une nouvelle licence à notre époque est déjà un pari risqué et audacieux, mais réussir à en faire un titre exceptionnel et indispensable relève du génie. Arkane Studio l’a pourtant fait en nous proposant un titre ambitieux, où jouer est tellement un plaisir que l’on en redemande davantage. Tout cela associé à un gameplay aux petits oignons et à une réalisation de haute volée, j’aimerai que beaucoup d’autres développeurs aient le cran d’en faire autant.
Pour faire la fine bouche, je noterai juste que le character design n’est vraiment pas ma tasse de thé, avec des personnages se ressemblant beaucoup trop. De plus je déplore dans ce type de FPS que l’immersion avec le personnage de Corvo, ne soit pas totale. En effet quand vous porter un objet, on ne voit pas les mains tenir l’objet, ce dernier flotte dans les airs comme par magie. Dommageable également la partie sonore, où il faut tourner le dos au protagoniste qui vous parle pour que le son soit audible (à moins que cela vienne de ma TV).
Malgré ces quelques petits détails, Dishonored doit faire partie de votre ludothèque. Son scénario rondement mené, ce plaisir quasi viscérale d’avancer dans des environnements gigantesques sans se faire voir, ce sentiment de toute puissance une fois tous les pouvoirs acquis et son gameplay réglé comme du papier à musique, ces combats dynamiques donne un sacré coup de fouet à notre univers vidéoludique où les suites se suivent et se ressemblent.