J’avais gardé un bon souvenir du précédent roman de Jérôme Ferrari, Où j’ai laissé mon âme (j’en parle ici) paru en Algérie chez Barzakh, bien qu’elle fût un peu difficile d’accès. Le sermon sur la chute de Rome est lui, beaucoup plus aisé à lire.
Dans un style fluide et très agréable, et d’une rigueur rare, un thème très humaniste et philosophique où des personnages d’une même famille se ressemble si peu, Jérôme Ferrari nous emporte à travers les continents et les époques, de la Corse bien sur d’où l’auteur est originaire, et où se déroule l’essentiel du roman, en banlieue parisienne où il est né et a vécu, et en Algérie actuelle (où il a enseigné un temps), ou celle du Vème siècle, dans la basilique d’Hippone (Aujourd’hui Annaba – où je vis moi-même depuis 5 ans à mi temps), après un détour en Afrique noire du temps de l’empire colonial français. Et tout cela se passe dans un agencement bien équilibré.
De ci de là, Ferrari semble avoir disséminé quelques détails autobiographiques entre plusieurs de ces personnages, notamment entre le personnage de Mathieu et de sa sœur Aurélie pour qui j’ai fini par avoir une grande sympathie et de l’attachement.
Revenons maintenant en Corse, dans ce fameux bar, où les deux « philosophes », démiurges rêvent de créer et d’entretenir une vie et un monde meilleur. Tout commence bien mais comme le titre y augure, une tournure moins réjouissante ébranle ce monde et aboutir à une fin.
C’est bien, ce roman nous permet une remise en question, ainsi qu’une belle évasion. Le sermon sur la chute de Rome est un roman à lire absolument (n’écoutez pas Gérard Collard, qui lui, ne l’a pas apprécié. C’est bien sur son droit).
Jérôme Ferrari a obtenu le prix Goncourt cette année pour ce roman.
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