C’était le 26 octobre dernier, à l’Ancienne Belgique. Pas question de laisser passer ces Canadiens sans tenter de ramener quelque chose sur cette musique que j’aime tant, disséminée entre Montréal et Vancouver.
Il y avait ce disque, Dark Eyes, l’inventive musique de ces trois bonhommes qui était difficile d’imaginer premier tant organique et à la hauteur de grands. Comment, pourquoi, d’où venait cette nouveauté ?
24H après ma requête, ils avaient dit oui, pourquoi pas. L’idée était simple : se voir, parler musique, de leur musique, et d’en capturer des bribes. En voici le résultat, ce sont 27 minutes passées avec Conner Molander.
Puck: Bonjour Conner! Bienvenue en Belgique…
Tout d’abord, peux-tu m’expliquer comment se comporte la scène musicale au Canada ?
Conner: C’est tellement vibrant, la plupart de mes artistes favoris viennent de là. C’est vraiment agréable de vivre dans ce pays. Tous viennent de Toronto ou de Montréal ou de Manitoba pour Caribou…
Puck: Est-ce que tu vois une différence si les gens parlent le français ou bien l’anglais ?
Conner: Oui certainement, disons qu’ils s’exportent différemment malgré qu’ils chantent en anglais, ils ont toujours cette étiquette de francophone. Et au Canada, ça joue fortement. Ca n’a rien avoir avec la qualité de la musique, c’est juste que dans notre société les gens aiment catégoriser les personnes.
Puck: Pourquoi est-ce que tant d’artistes aiment vivre à Montréal ?
Conner: Malgré que Montréal paraît petit quand tu restes sur le plateau et dans le Mile-End et que tu répètes là, tu vis là, tu rencontres des gens et tu joues là, c’est extraordinaire. Et qui plus est, ce n’est pas cher. Pendant un moment, j’ai du travailler dans un restaurant mais actuellement, ce n’est plus nécessaire. J’arrive à vivre agréablement et à faire de ma vie la musique.
Puck: Comment travaillez-vous ensemble ? Votre façon de fonctionner et d’écrire ?
Conner: On travaille toujours ensemble, on répète aussi toujours ensemble. On vient chacun aussi évidemment avec nos idées mais on les retravaille ensemble pour donner une homogénéité à la chanson.
Puck: Quel a été justement le message derrière Dark Eyes, votre album ?
Conner: Il existait un concept générique pour l’album en entier. On avait différentes chansons à ce moment-là de l’écriture de l’album, certaines finies, d’autres pas. On en a beaucoup terminées à la dernière minute en studio. Je dois dire qu’on a appris pas mal à ce point de vue là et que si c’est une chose à refaire, on ne la refera sûrement pas.
Puck: Quelle est la chanson que tu préfères jouer sur scène ?
Conner: Call Me In The Afternoon. A ce moment-ci de la tournée, c’est celle-là mais je pense que toutes les chansons de l’album y sont passé.
Puck: Et maintenant, vous avez ajouté un quatrième membre au groupe, pourquoi ?
Conner: On le connaît depuis longtemps et maintenant, il fait partie du groupe à part entière. On a besoin de lui sur la plupart des chansons pour que le rendu soit meilleur.
Puck: Votre pochette d’album et votre vidéo ont été réalisés par le photographe Tim Georgeson, comment ça s’est passé ?
Conner: Nous avons été mis en contact par la maison de disque Indica Records, notre label. Le tournage de la vidéo s’est fait en une nuit dans une pommeraie, il y avait un feu de camps, on courrait autour, on faisait la fête, pendant que lui filmait et prenait des photos ! C’était une expérience hors du commun. On lui a vraiment dit, fais ce que tu veux, tu as notre totale confiance…
Puck: Actuellement, composez-vous de nouveaux morceaux ?
Conner: Oui, on est en pleine composition. On travaille sur le second album quand on est à Montréal. Sinon, on a tourné avec Metric et actuellement avec Patrick Watson. Avec Metric, on a parcouru les Etats-Unis, c’était la première fois pour nous et c’était bien fatigant. On conduisait, on jouait et on ne dormait pas beaucoup et puis elle, est le modèle de la grande star. On a beaucoup appris d’elle. Autant qu’avec Patrick Watson.
Puck: Le mot de la fin
Conner: J’espère que le groupe continuera à grandir comme il le fait. Je me souviens encore qu’on rêvait tant de jouer dans ces petites salles de concerts à Montréal et qu’on joue maintenant dans d’énormes autour du monde.
par Victoria Garin, photo: John Londono
Half Moon Run a sorti son album Dark Eyes chez Indica