Je lis dans le journal Le Devoir que Monsieur Stéphan Dion, ancien Chef du Parti Libéral du Canada, a écrit un article où il s'en prend encore à la cause indépendantiste.
Je réagis...
Monsieur Dion veut "préserver nos enfants" comme Pierre Eliot Trudeau voulait "protéger le gérant des caisses populaires Desjardins". De la démagogie pure.
Je conviens que ces 28 textes, quand je lis vos annotations, cher Monsieur Dion, montrent que le « Québécois » unique dont il est question a l’air un peu « caricaturé », au sens où il a l’air d’accepter assez mollement sa situation de citoyen opprimé, colonisé et vaincu. Mais cela n’est pas dit d’un ton méprisant, mais plutôt d’un ton désolé, oui, désolé de voir que certaines peurs, certaines hésitations demeurent ancrées dans sa tête. Celles-ci sont légitimes, j’en conviens, mais ce n’est pas naturel, elles y ont été mises et elles ont été acquises dans le temps, un fait de culture, dirais-je; oui, car la force des partisans Canadians est de les renforcer, ces peurs, par des publicités qui faussent, par des évènements qui masquent, ou dénaturent notre réalité, et cela est démontré depuis belle lurette. Et oui, et surtout depuis qu’on (ces Canadiens pas errants) est venu à Montréal en 1995 nous dire qu’on nous aimait. Quid after? Vous souvenez-vous, Monsieur Dion?
Mais ou voyez-vous que les Québécois tirent fierté de faire des choses avec d’autres Canadiens? Quelles choses? Quels projets? Montrez-moi ces personnes. Le Québécois est-il fier de dire non à Kyoto? Le Québécois est-il fier de poursuivre la guerre en Afghanistan alors que tous les pays se retirent de cette guerre stupide? Le Québécois est-il fier de ne pas avoir participé à l’effort international de soutien au « printemps arabe ». (en termes de sous; oui, ce cher Harper déclarait qu’on en donnait assez via toutes sortes d’Organisations, alors que l’on sait très bien que notre % du BNB pour l’aide au développement diminue sans cesse, et alors que tous les pays développés ont fait leur part à ce moment-là). Le Québécois est-il fier de voir que l’on remplace un tableau d’Alfred Pelllan par une image de la Reine au Parlement canadien? Le Québécois est-il fier de voir son gouvernement canadian s’accrocher à la locomotive économique, culturelle et sociale américaine (pensez à cette promesse de Romney de retirer, s’il était élu, la loi de l’assurance santé votée par Obama); oui au Québec, on ne doute pas que le candidat républicain à la présidence américaine fut le préféré de Harper. Doutez-vous de cela Monsieur Dion? Le Québécois est-il fier des positions et avis et sentiments grotesques de son Premier Ministre canadien quand il s’agit des questions comme celles de la peine de mort, de l’avortement, du mariage guai, et de tant de mesures sociales et éducatives...? Vous faites comme ces gens qui nous vantent ces belles Rocheuses que peu de Québécois ont vues et auxquelles ils veulent nous attacher à tout prix, c’est triste quand il s’agit d’un argument un peu sibyllin, obscur, sinon inintelligible. « Y a pas rapport », dirait mon fils.
Oui, les identités plurielles, comme vous le soulignez, sont une force, mais il faut pour cela des « identités singulières libres » d’abord, et qui veulent bien ensuite s’associer et interagir, et ça, Monsieur Dion, vous ne le comprenez pas. Votre père, je crois bien, l’avait compris sur le tard. Vous devriez relire ses textes à moins bien sûr que vous ne les reniiez.
Je vis en France, retraité ici depuis 2004, et je n’ai pas connu l’ère Harper. Et c’est tant mieux ; je ne suis pas fier quand j’entends ces commentaires autour de moi, sur notre « pauvre Canada », tombé aujourd’hui, au plan politique, dans une sorte de régime autocratique de droite, à la Le Pen. Heureusement que le Québec sauve notre réputation sur d’autres plans; j’entends tous les jours ces amis français, étonnés de notre vivacité sociale, qui me suggèrent de retourner au Québec, tellement ce qui s’y passe les emballe, oui, disent-ils, dans ce Québec si solidaire, si mature, faisant allusion à la grève-mouvement-social étudiant de l’hiver dernier, ou encore, c'est un fait, à ces dénonciations récentes de la corruption qui a été le fait d'un gouvernement libéral "pro-canadian".
Votre dernier point, Monsieur Dion, sur « la préservation de nos enfants », est navrant, et d’une naïveté enfantine; je crois plutôt que je suis naïf disant cela, il s’agit plutôt dans votre esprit un peu étroit d’un argument démagogique – vous croyez encore que cela peut faire peur, c’est navrant. Votre argument me rappelle le mot de Trudeau au moment des évènements d’Octobre qui nous parlait de la menace terroriste qui risquait de s’attaquer à notre « gérant de caisse populaire ». Vous souvenez-vous, Monsieur Dion? C’est pitié. Mais moi « je me souviens » et cela ne prend pas.