et
puits place Saint-Jean
Avant 1803 d'où provenait l'eau potable nécessaire aux habitants du village ?
a) des puits de la Place Saint Jean et de la Place Demaria ( ex place du Saint Esprit)
b) des deux sources situées en aval du village (versant est): la petite fontaine, qui se trouve sur le chemin séparant les propriétés de Mme Tenteniez et de la Bonne Auberge (ex).
La grosse fontaine, qui se trouve en aval du Centre aéré.
c) du canal de Fontigon:
En 1800, la dame Perrache (famille seigneuriale) précise : "Jusqu'à présent , le béa*l des moulins a fourni l'eau nécessaire aux divers usages des habitants d'Ampus".
Beal : Dans le Midi, nom d'un petit cours d'eau.
d) des citernes recueillant l'eau de pluie. Nous en avons repéré 5 ( maisons Rouvier , Marie Bagarry , ex Julia Bousquet , Bernard Giuli (ex Georges Michaut) et France Dubois , mais il en existe certainement d'autres.. Au bas de la façade de la maison Rouvier (Rue Neuve), nous voyons un regard vertical en fonte.Par temps de pluie , ce regard était ouvert et on faisait pivoter l'extrémité du dauphin ( partie inférieure de la gouttière descendant du toit) pour canaliser l'eau de la citerne.
Chez M. et Mme Félix Javelle (place de la Mairie) deux citernes de 1000 litres avaient été installées dans le grenier par l'ancien propriétaire M. Michel, mais ...elles ont jamais été raccordées aux gouttières ! Précisons que les habitants de cet immeuble n'étaient pas très éloignés de la fontaine publique !
Les habitants des campagnes puisaient l'eau :
-dans le canal ou autres cours d'eau naturrels
-à la résurgence de nombreuses sources disséminées dans le terroir
-dans des citernes (beaucoup de fermes en possédaient)
-dans de très nombreux puits (de diamètre et de profondeur variales)
Source : M. Faure - Chapitre "Les fontaines"
Je vais vous parler de deux citernes que j'ai bien connues : celle de la maison Rouvier , (ancêtre d'Edmond Martin). Nous n'habitions pas loin, trois maisons nous séparaient. Mme Rouvier était de l'âge de ma grand-mère paternelle , Madeleine Dauphin , née Meifret , 1875-1964 . Elle avait l'habitude d'aller jouer aux cartes chez les Rouvier avec d'autres personnes du coin. Parfois j'y allais aussi mais je n'étais pas admise au jeu.Dans un réduit attenant à la cuisine se trouvait la fameuse citerne dont parle M. Faure ci-dessus. Les privilégiés (nous en étions ..) étaient autorisés à venir prendre de l'eau. Ma mère l'utilisait dans deux cas : pour faire cuire les légumes secs : pois chiches , haricots secs, lentilles. L'eau de la citerne n'était pas calcaire et les légumes cuisaient mieux. Le deuxième usage dont je me souvienne était lorsque ma mère me lavait les cheveux. Je devais aller chercher de l'eau de pluie chez les Rouvier pour le rinçage. Ainsi rincés, les cheveux étaient plus soyeux.
La deuxième citerne dont je me souviens très bien se trouve à Marcoux où mon père possédait une propriété ; il y cultivait des lavandes, jusqu'à 30 000 pieds. L'été nous y restions pendant la cueillette des lavandes , cueillette à la faucille.Une habitation modeste , sans confort. Juste à côté de la maison , séparée par le chemin , se trouvait la citerne , notre seul point d'eau hormis quelques puits éloignés.Elle était bâtie comme une petite cabane , avec un toit et une porte carrée (dans mes souvenirs). Lorsque nous avions besoin d'eau , il suffisait d'aller à la citerne . Je n'ai pas souvenir qu'on ait manqué d'eau puisqu'on y restait que quelques semaines.
Mais une année , il arriva un contretemps très fâcheux : la citerne sentait mauvais. Mes parents se doutaient de quelque chose : mon père découvrit une bête crevée ! Ma mère nous interdit dorénavant de boire cette eau putride. Il fallut aller au puits des Pataléou (les Ampusians savent qui se cache sous ce surnom). Il fut décidé que nous retournerions à Ampus plus tôt que prévu. L'hiver , mon père et mon oncle Firmin vidèrent et nettoyèrent la citerne pour la réutiliser l'été suivant.
Marque de l'ancien puits -
Place Demaria
Commentaire et mail reçus sur le sujet de l'eau:
Ton article est très intéressant. Jolies photos pour l'illustrer. Celle où il y a ta maman fait partie de celles que tu portes fièrement dans ton coeur. C'est émouvant... Je parle beaucoup moi aussi de l'eau dans mon blog. Car que serait notre Provence sans eau ? Il y a un dicton que tu doit connaître bien sûr : "En Provence, l'eau est d'or" "En Prouvenço, l'aigo es d'or" ou encore "Eici l'aigo es d'or". Et cela a beaucoup de signification car que de labeur, que de sueur, que d'ingéniosité nos ancêtres ont-il dû déployer pour la capter, la dompter cette eau si précieuse pour eux et pour les générations qui leur ont succédé ! Quelle révolution cela a été quand il y a eu l'eau à la pile !
Gros bisous Rosette et viens un peu me voir sur mon blog si tu as le temps. Aujourd'hui je parle des apiés.
Nadine
Bonjour Rosette
Je viens de lire votre article sur l’eau « à la maison » je suis originaire d’un petit village de la MEUSE –et nous n’avions pas l’eau à la maison – en été la fontaine se trouvait à environ 400 m en montée quand les seaux étaient pleins – nous n' étions que des filles avec maman – alors l’eau c’était précieux – nous la stockions dans des baquets en bois pour la journée du lendemain – la corvée du soir au sortir de l’école – et l’hiver par grand froid, l’eau était à plus d’ 1 km car la fontaine était gelée – alors pas de gaspillage.
Alors quel bonheur quand, après mon mariage, je suis venue à DRAGUIGNAN de trouver l’eau dans l’appartement
Voilà quelques souvenirs que je voulais partager avec vous – bonne fin de journée – amicalement - VIVIANE
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La photo de ta maman à la fontaine est très belle. Moi aussi j’ai beaucoup de souvenirs liés à l’eau, les attentes autour de la fontaine le soir l’été lors des vacances en Italie, un moment très convivial ; la joyeuse pagaye pour nous les enfants quand, dans le village de l’Ain,où j’habitais, on a installé l’eau courante (fin des années 50!).
Et puis ma mère qui racontait comment l’hiver quand il gelait, les mains collaient sur la pompe à eau. Bien plus tard à Lisbonne, un camping tout confort avec piscine et de l’autre côté de la route un bidonville et des femmes noires (Angolaises?)qui faisaient la queue à la pompe!
Tant de contrastes…
Continue à nous régaler…
MF
à suivre