Départ après le petit-déjeuner pour Arcachon, matinée consacrée à une visite pédestre de cette station balnéaire. Telle Aphrodite surgissant des flots, Arcachon fut lancée sous la Restauration grâce à l'engouement des bains de mer, répondant à la mode et aux impératifs médicaux (phtisiques). Les hébergements de l'époque ne sont que quelques cabanes de résiniers en location, il faudra alors attendre août 1823 et l'ouverture du 1er hotel-établissement de bains par le Capitaine François Legallais. En 1841, les Bordelais se rendent à la Teste par la voie ferrée, il fallut attendre 1845 et la construction d'un débarcadère pour qu'Arcachon naisse! 7 ans plus tard, les frères Pereire fondent la Compagnie des Chemins de Fer du Midi et rachètent la ligne reliant Bordeaux à la Teste et décident de la prolonger jusqu'à Arcachon, qui devint un endroit prisé par les cours européennes, les célébrités, les hommes de lettres et artistes français et étrangers... et la scène favorite des architectes. Le 2 Mai 1857, Arcachon est érigée en commune par décret impérial de Napoléon III.
- la ville d'été : front de mer
- la ville d'automne : port de plaisance et port de pêche
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- la ville d'hiver : surplombant le bassin et descendant en pente douce vers l'Ouest et la ville de printemps. C'est ce quartier qui, inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1985, se révèle l'un des plus charmants et paisibles. Nous en parlerons un peu plus bas.
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Nous commençons notre visite par le front de mer offrant d'un côté le bassin avec les débarcadères d'Eyrac et Thiers et de l'autre des immeubles, villas et restaurants sur environ 3km de long.
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Nous empruntons ensuite la rue piétonne Delattre de Tassigny qui conduit à l'ascenseur d'où l'on peut profiter d'un joli panorama sur Arcachon.
Nous voici dans la célébrissime ville d'hiver, véritable livre d'architecture où la préférée n'est finalement jamais trouvée, chaque ville est originale, incomparable. Afin de rentabiliser leur investissement ferroviaire (Bordeaux-Arcachon), les Frères Péreire achètent 96 ha de terrains forestiers et créent la ville d’Hiver qui prend forme dès le printemps 1862.
Voici quelques illustrations mettant en valeur les détails, les ornementations, les folies de la fin du XIXs.
A travers le dédale d'allées (Rebsomen, Corrigan, Velpeau, Faust, Moulin-Rouge...), pour ceux qui n'ont pas le vertige, il faut monter à l'Observatoire Ste Cécile. Il faut passer une petit passerelle en fer et bois avant d'effectuer l'ascension de l'Observatoire métallique réalisé par Gustave Eiffel, alors simple assistant! L'étroitesse de l'escalier à vis suspendu est à lui seul un challenge. La vue de la plate-forme est vraiment sans regret! Panorama sur le bassin, les cabanes tchanquées et la ville d'Hiver!
Après notre déjeuner, nous traversons la ville de printemps pour rejoindre le front de mer et surtout le débarcadère de la jetée Thiers où nous attend le bateau pour un tour de l'île aux oiseaux. Réservez bien vos places (50pers) soit sur internet soit au guichet mais attention à la queue!!
La balade dure 1h45/2h et est ponctuée de commentaires enrichissant par le pilote. Véritable bon moment. Mieux vaut monter dans les premiers et s'installer au fond du bateau pour pouvoir faire des photos sans être gêné par les autres touristes. Il est possible de descendre au Cap-Ferret. On apprend donc que la passe large ouvrant entre le bassin et l'océan mesure 3km et est dangereux, c'est l'endroit le plus redouté par les pêcheurs. Le bassin couvre 25 000ha dont 20 100 sont découverts à marée basse.
On croise quelques pinasses dont le nom dérive de "pin", bois dans lequel elles étaient construites, aujourd'hui en iroko, acacia ou acajou. Sa particularité tient au fait qu'elle a le fond plat avec un faible tirant d'eau ce qui lui permet de s'échouer facilement.
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Tiens, un autre terme dérivé de 'pin' : pignotte. Il s'agit de ces bâtons délimittant les parcs ostréïcoles.
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Les Cabanes tchanquées (sur pilotis, vient du gascon "échasse").
Ces 2 cabanes ne pourraient être plus qu'une!!! En effet depuis septembre 2000, la cabane blanche "dite n° 53", menaçait de s'effondrer. Elle fut donc déconstruite (2 mois) et reconstruite à l'identique de celle de 1883. Tout le matériel et la main d'oeuvre étaient transportés à marée haute et le travail n'était réalisé qu'à marée basse! Reconstruite en azobé et en chêne, la cabane a couté 600 000€, financée à moitié par la ville de la Teste-de-Buch et par des fonds régional et départemental, Fondation du Crédit Agricole, Fondation du patrimoine... et inaugurée le 25 février 2008! Elle n'est pas habité mais devrait recevoir des expos, réunions...