Jupiter règne sur le ciel d’automne, au sein de la constellation du Taureau.
Cette photo de Tunç Tezel nous montre un petit peu plus d’étoiles et de nébulosités qu’on ne peut en voir à l’oeil nu. Des étoiles et aussi une planète, Jupiter et deux astéroïdes géants, Vesta et Cérès. Trois astres errants (asteres planetes) qui traverse l’une après l’autre, les douze (en réalité treize) constellations du zodiaque. Cette année, c’est dans le Taureau céleste que séjourne la plus grosse planète du système solaire, au-dessus de son front, entre ses deux cornes. Vous ne pouvez pas la manquer car il brille d’un éclat chaleureux et doré au-dessus de l’horizon est, nord-est dès le début de la nuit. En l’absence de la Lune et de Vénus (qui ne parait que le matin), Jupiter domine nos nuits d’automne-hiver. L’étoile Aldebaran qui représente l’oeil fulgurant de cette très ancienne constellation (adopté par de nombreuses cultures, le Taureau a traversé les millénaires) fait pâle figure à côté du puissant Dieu de la Foudre Jupiter/Zeus. Disposé en V et dessinant la tête de l’animal, on reconnait l’amas ouvert des Hyades. Une formation de jeunes étoiles distante d’environ 150 années-lumière. Leur nom signifie “les Pluvieuses”. On ne peut pas dire le contraire en cette saison de pluie abondante ! Plus haut, à droite, graciles et nimbées de bleu, la grappe d’étoiles des Pléiades n’aura échappée à personne. Une famille légendaire (connues aussi sous le nom des “Sept Soeurs” ou des “Sept Filles d’Atlas”) de plusieurs centaines de bébés stellaires dont seuls une poignée sont dicible à l’oeil nu. Blotties à quelques 440 années-lumière de nous, elles sont un marqueur des saisons importants pour de multiples cultures dans le monde entier depuis, probablement, l’aube de l’humanité et se retrouve citées dans de nombreux récits cosmogoniques et épiques … Nées il y a moins de 100 millions d’années, elles ont vues (si l’on puis dire) disparaître les dinosaures de la surface de la Terre et s’installer le règne des mammifères …
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Cérès et Vesta sont beaucoup plus délicats à distinguer. De tailles plus modestes que la géante Jupiter, ils sont néanmoins les deux corps les plus importants de la ceinture d’astéroïdes. Rappelons qu’après un séjour d’une année autour de Vesta, la sonde spatiale Dawn se dirige à présent vers la planète naine Cérès qu’elle devrait atteindre en février 2015.
Très impressionnantes de par sa qualité et la finesse des détails, le photo-montage ci-dessus signé Alessandro Bianconi nous dévoile Jupiter dans toute sa splendeur. En opposition (c’est-à-dire alignée avec la Terre et le Soleil) le 3 décembre prochain, les conditions sont, en ce moment, optimum pour qui veut la contempler dans un instrument ou lui tirer le portrait. Photographiée en Sardaigne au foyer d’un télescope Celestron C14 HD au cours de la nuit du 16 au 17 novembre, l’image donne des frissons par sa palette de couleurs et de détails. Le satellite naturel Io (une de ses 63 lunes connues), en transit, projette son ombre. On peut deviner les coulures et nappes orangées qui maculent la surface de cette lune volcanique. Les bandes nuageuses laissent apparaitre leurs nuances d’ocre et de gris, éperonnées de nodules et autres anticyclones. La célèbre Grande Tache Rouge est toujours au rendez-vous malgré les siècles écoulés (une récente étude indique qu’elle a maigri).
Le 1er décembre prochain, Jupiter ne sera qu’à 609 millions de km de nous. Le meilleur moment pour l’observer et la découvrir.
Images publiées sur le site Astronomy Picture Of the Day (APOD).
Crédit photo : Tunç Tezel et Alessandro Bianconi.