Résumé : Printemps 1958. Pas encore tout à fait la France du Général. La jeune et jolie Rose Pamphyle, quitte son petit village normand pour Lisieux et le cabinet d’assurances du charismatique Louis Echard, 36 ans. Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse. Louis décide de la garder s’il elle accepte de participer à un concours de vitesse dactylographique. Bientôt, et à la vitesse de la machine « Populaire », leur histoire s’emballe… Critique : C’est un premier film et le retour de Romain Duris, depuis L’Arnacoeur (2010) et en attendant L'Ecume des jours de Michel Gondry et Casse-tête chinois de Cédric Klapisch, l’année prochaine. Régis Roinsard signe donc une première mise en scène ambitieuse avec reconstitution du Paris des années 50, costumes et décors à l’envie et une musique sidérante. Débauche de moyens et de sentiments, efficacement porté par les Films du Trésor. Il s’inspire ici de la Normandie où son père a grandi et travaillé pour planter une improbable histoire d’amour qui répond pourtant au code des romances cinématographiques. Deux chemins qui se croisent, s’éloignent et se retrouvent. On peut regretter une certaine longueur (langueur ?) dans la phase d’installation des personnages et de l’intrigue. Pendant cette première partie un peu démonstrative, le temps s’étire à Lisieux en dépit des exercices de rapidité de Rose, avant de nous entraîner vers Paris, puis New-York où se déroule le Championnat du Monde de dactylographie. Enfin, le rythme reprend celui, saccadé, des filles tapant à s’en brûler les doigts sur les machines à écrire roses et argentées. En fait, le film tient surtout par son interprétation. Déborah François – la charmante et maladroite Rose Pamphyle – confirme qu’elle est vive et qu’elle a du talent. Elle rappelle certaine jeunes premières du grand Hollywood, blondes et candides. Moins rebelle que dans Le premier jour du reste de ta vie, elle reste pourtant déterminée. Et puis, il y a Romain… A la fois, son patron, son entraîneur et son soupirant. Louis Echard porte en lui la blessure d’une guerre qu’il ne veut pas nommer et il transfert sur sa jeune secrétaire tout le désir de compétition, d’aventure et d’imprévu que Lisieux et le cabinet d’assurance ont englouti. Duris est ici juste et mesuré. Jusqu’au coup de poing balancé dans la figure d’un Nicolas Bedos – incarnant un fils à papa, rôle de composition ? – qui tente de lui interdire l’accès à la scène des Finales du Championnat du Monde. On est ici impressionné par la partition d’un acteur qui depuis dix-huit ans a finalement montré un grande constance dans les rôles et personnages qu’il a incarné. Un bonne raison d’aller découvrir « Populaire ». Charlie
Résumé : Printemps 1958. Pas encore tout à fait la France du Général. La jeune et jolie Rose Pamphyle, quitte son petit village normand pour Lisieux et le cabinet d’assurances du charismatique Louis Echard, 36 ans. Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse. Louis décide de la garder s’il elle accepte de participer à un concours de vitesse dactylographique. Bientôt, et à la vitesse de la machine « Populaire », leur histoire s’emballe… Critique : C’est un premier film et le retour de Romain Duris, depuis L’Arnacoeur (2010) et en attendant L'Ecume des jours de Michel Gondry et Casse-tête chinois de Cédric Klapisch, l’année prochaine. Régis Roinsard signe donc une première mise en scène ambitieuse avec reconstitution du Paris des années 50, costumes et décors à l’envie et une musique sidérante. Débauche de moyens et de sentiments, efficacement porté par les Films du Trésor. Il s’inspire ici de la Normandie où son père a grandi et travaillé pour planter une improbable histoire d’amour qui répond pourtant au code des romances cinématographiques. Deux chemins qui se croisent, s’éloignent et se retrouvent. On peut regretter une certaine longueur (langueur ?) dans la phase d’installation des personnages et de l’intrigue. Pendant cette première partie un peu démonstrative, le temps s’étire à Lisieux en dépit des exercices de rapidité de Rose, avant de nous entraîner vers Paris, puis New-York où se déroule le Championnat du Monde de dactylographie. Enfin, le rythme reprend celui, saccadé, des filles tapant à s’en brûler les doigts sur les machines à écrire roses et argentées. En fait, le film tient surtout par son interprétation. Déborah François – la charmante et maladroite Rose Pamphyle – confirme qu’elle est vive et qu’elle a du talent. Elle rappelle certaine jeunes premières du grand Hollywood, blondes et candides. Moins rebelle que dans Le premier jour du reste de ta vie, elle reste pourtant déterminée. Et puis, il y a Romain… A la fois, son patron, son entraîneur et son soupirant. Louis Echard porte en lui la blessure d’une guerre qu’il ne veut pas nommer et il transfert sur sa jeune secrétaire tout le désir de compétition, d’aventure et d’imprévu que Lisieux et le cabinet d’assurance ont englouti. Duris est ici juste et mesuré. Jusqu’au coup de poing balancé dans la figure d’un Nicolas Bedos – incarnant un fils à papa, rôle de composition ? – qui tente de lui interdire l’accès à la scène des Finales du Championnat du Monde. On est ici impressionné par la partition d’un acteur qui depuis dix-huit ans a finalement montré un grande constance dans les rôles et personnages qu’il a incarné. Un bonne raison d’aller découvrir « Populaire ». Charlie