Ici, il n'est pas question (pour l'instant, du moins) d'utiliser l'iPad comme un outil de support de vente. Le rôle qui lui est assigné est en fait de recueillir les signatures des clients. Ainsi, lors de l'exécution d'une opération, ceux-ci se voient désormais proposer de signer le reçu ou le contrat correspondant sur la tablette, en lieu et place du formulaire imprimé habituel. Dans ce cas, la version électronique du document est automatiquement mise à leur disposition dans leur espace de banque en ligne dès le lendemain.
En pratique, l'iPad, installé sur un socle fixe, présente le document complet au client, qui peut donc en consulter la totalité du contenu. Précisons qu'aucune saisie d'information n'est réalisée sur la tablette. Détail notable, pour faciliter (et fiabiliser) la signature, la banque a choisi d'adopter un stylet, qui rend le geste plus naturel pour les utilisateurs.
A ce stade, le dispositif est encore en expérimentation, dans 6 agences de la caisse régionale des Savoie. Mais la généralisation est déjà planifiée et ne laisse pas la place aux atermoiements, puisqu'elle devrait atteindre la totalité des 39 caisses du Crédit Agricole en avril 2013. En parallèle, l'utilisation, initialement limitée à des opérations "de caisse" (virements, retraits...) sera étendue aux contrats dans le courant de l'année, avec une perspective de dématérialiser l'entrée en relation à l'horizon 2014.
Il faut dire que les premiers résultats de ces tests d'appropriation (autant par les conseillers que par les clients) sont, selon les dires des premiers "testeurs", étonamment positifs. En ce qui concerne les consommateurs, au-delà des populations jeunes, qui apprécient le côté ludique et moderne de la signature sur un iPad, les clients plus mûrs aussi se laissent apparemment convaincre assez facilement, beaucoup étant conquis par le geste pour l'environnement que représente l'abandon du papier.
Les avantages de la dématérialisation sont classiques : meilleure sécurisation des documents (les risques de perte sont plus faibles), intégration immédiate dans les applications back-offices, possibilités de transmission électronique, économies de papier (et bénéfices associés sur l'environnement)... A ceux-là, le choix de l'iPad vient en ajouter d'autres, grâce à son caractère de matériel "banalisé", par opposition aux équipements spécialisés qui étaient, jusqu'à maintenant, généralement adoptés pour ce type de fonction. On pensera notamment aux coûts d'implémentation réduits, à la capacité de démultiplier les usages possibles, au-delà de la signature...
Si l'entrée des tablettes dans les agences est inéluctable, l'option retenue par le Crédit Agricole des Savoie d'aborder le sujet par la signature électronique semble particulièrement judicieux. En effet, même s'il est probable que les freins juridiques à la dématérialisation de la signature ont été nombreux (la gestation a duré plusieurs années...), le projet a le mérite de pouvoir afficher un retour sur investissement objectif et vérifiable. Voilà un argument convaincant pour promouvoir une innovation ! Et, une fois les iPads dans la place, les nouvelles applications pourront se multiplier...