Fluide glacial n°438, décembre 2012 : Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Pfiouu ! Je ne sais pas si c’est directement lié au fait qu’ils aient décidé de s’autogérer sans avoir recours à l’autorité d’une rédacteur en chef, mais chez Fluide, ils y vont fort, avec leurs gags : leur « dernier Fluide Glacial avant la fin du monde » m’a mis complètement à plat ! Outre le fait que ces histoires grotesques de fin du monde sont une des rares choses avec lesquelles j’ai du mal à rigoler, j’ai bien cru un moment que c’était une façon déguisée d’annoncer l’arrêt de la parution du mensuel ! J’ai bien dû vivre un mois dans la peur de perdre définitivement mon mensuel favori (outre Siné mensuel et Psikopat dont je vous reparlerai prochainement), je vous laisse donc imaginer mon soulagement quand j’ai reçu ce numéro 438, qui plus est doté d’une couverture géniale de votre compatriote lorrain Diego Aranega, une des valeurs sûres de l’humour d’aujourd’hui.
Alors que dire de ce premier numéro post-apocalypse ? D’accord, il n’y a pas Binet (qui a sorti son 21ème album des Bidochon dernièrement) ni Edika ni Goossens (qui étaient déjà dans le numéro du mois précédent), donc aucune des locomotives historiques de Fluide, mais n’empêche. N’empêche qu’il y a Libon, qui est digne de rivaliser avec Greg, Goscinny et Franquin réunis. N’empêche qu’il y a Chauzy, dont les coups de pinceaux enchanteurs rendraient jaloux Turner et dont l’association avec Lindingre (tiens, encore un lorrain !) a le même résultat détonnant que la collaboration d’Alexis avec Fred dans le Pilote de la grande époque. N’empêche qu’il y a Leborgne, dont les dessins mériteraient d’illustrer la définition de l’expression « humour noir » dans le dictionnaire et qui aurait eu sa place dans le Charlie Hebdo des seventies. N’empêche qu’il y a Dutreix (oh, y en a un paquet, des lorrains !) qui renouvelle le genre de la parodie en taquinant les grands mythes de la bédé avec des angles d’attaques toujours inattendus. N’empêche qu’il y a Besseron et Felder qui auraient leur place toute trouvée dans Hara-kiri. N’empêche qu’il y a Bouzard et Dupuy qui, chacun à leur façon, font preuve d’un sens de l’auto-dérision assez peu commun dans le domaine de la bande dessinée dite « d’auteur ». Bref, vous l’avez compris, j’adresse un satisfecit à l’équipe du mensuel d’umour et bandessinées.
En fait, il n’y a qu’une seule fausse note dans ce numéro : la conclusion de Djizus, la série de Zidrou, Jardi et Ardino, qui se finit un peu en queue de poisson, à croire qu’il a été demandé aux auteurs de terminer leur récit au plus vite afin de tourner définitivement la page de la courte ère Goffette qui, comme on le sait, n’a pas tenu ses promesses. Mon jugement est peut-être un peu sévère, mais tourner ne dérision la vie de Jésus, c’est souvent une fausse bonne idée : on a vite fait de sombrer dans la fausse audace… En somme, ce n’est pas encore aujourd’hui que Life of Brian, le film des Monty Python, va prendre un coup de vieux ! Always look on the briiiiight side of life ! ♫-♫-♫-♫ ! Allez, salut les poteaux !
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