Grâce aux données collectées avec le nouveau satellite NuSTAR, les astronomes en savent un peu sur les en-cas et les éruptions de haute énergie de Sagittarrius A*, le trou noir supermassif tapi au centre de la Voie Lactée.
Lancé en juin 2012, le satellite NuSTAR (Nuclear Spectroscopic Telescope ARray) sensible aux rayonnements x de haute-énergie est à ce jour, l’instrument le mieux qualifié pour étudier avec le plus de précisions possible le trou noir supermassif tapi au centre de notre galaxie. Situé à environ 26 000 années-lumière du système solaire dans la région la plus dense de la Voie Lactée, Sagittarius A* – ou Sgr A* — (présent dans la constellation du Sagittaire) est un poids lourd estimé à 4 millions de masses solaires ! On pourrait facilement imaginé que l’objet, en proie à un appétit d’ogre, n’a de cesse de dévorer et d’engouffrer les corps célestes qui s’aventurent trop de lui or les données recueillies ces dernières années témoignent d’une diète qui ne ressemble pas à celle d’un monstre de cette espèce. Il n’y aurait, en effet, point d’étoiles au menu ni même de planètes mais seulement des miettes, à savoir une pléthore d’astéroïdes (de tailles équivalentes à celui qui a frappé la Terre il y a 65 millions d’années ou plus modestes). Bref des en-cas jetés en pâture avec parcimonie ! C’est maigre pour un trou noir de cette importance en comparaison avec la plupart de ses congénères épiés au sein d’autres galaxies.
Les petits sursauts de haute-énergie observés ces derniers mois ont vraisemblablement été provoqués par quelques-uns de ces astéroïdes (ils seraient des milliards à attendre leur tour dans la banlieue de l’astre obscur …). Brisés, leurs débris emportés ont été chauffés à plus de 100 millions de degrés Celsius !
Astéroïdes digérés et violents sursauts d’énergie observés durant 2 jours en juillet 2012 – Cliquez pour agrandir
Sur l’image composite ci-dessus, on peut distinguer en gros plan le sursaut d’énergie qui s’est produit en juillet 2012, sur une période de deux jours.
Sur la photo au centre, le point blanc lumineux trahit la matière qui entoure le trou noir (celui-ci est bien entendu invisible), chauffée à très haute température (100 millions ° C). La tache rose qui s’étale autour pourrait être le rémanent d’une supernova.
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Crédit photo : NASA/JPL-Caltech.