Les Fills Monkey sont un peu aux percussions ce que Le Quatuor était à la famille des cordes à ses débuts, avant de recycler grossièrement et ad vitam aeternam une recette à l'origine sympathique mais désormais éculée qui n'amuse plus grand monde. Usée "à la corde", diront certains, mais pas encore "à la batterie"...
Ainsi assis derrière leurs instruments, ces deux loustics aux looks de collégiens anglais faussement sages (bermuda, cravate, gilet...), aux réjouissants sourires narquois, malmènent tambours, cymbales et autres grosses caisses avec un plaisir non feint des plus communicatifs. Au cours d'une série d'expériences et joutes musicales cartoonesques à souhait, où la technique ne fait jamais défaut et la coordination se révèle impeccable, ils remplacent les baguettes par des raquettes ou balles de tennis, jouent à quatre mains, jonglent, tapent sur tout ce qu'ils trouvent, s'engueulent à coup de scie sauteuse, sans jamais produire de leur bouche autre chose que des onomatopées. Excellents musiciens professionnels, ils n'en sont pas moins de formidables clowns amateurs.
C'est drôle, frais, extrêmement récréatif. L'exercice n'atteint ses limites qu'au terme d'une petite heure de spectacle qui passe à la vitesse grand V. S'il leur sera probablement compliqué d'envisager une suite, gageons que cet aimable divertissement, dans sa version actuelle, possède encore de beaux jours devant lui car le public, jeune et nettement moins 8ème arrondissement que celui du Quatuor, paraît aux anges et le bouche à oreille fonctionne à fond. Le Sentiers des Halles où se produisent les Fills Monkey affiche d'ailleurs complet tous les soirs. Prochaines places disponibles à partir de... février !
Une jolie découverte produite par Claude François Junior.