Ainsi, cette même édition de la prestigieuse revue en Psychiatrie consacre 3 de ses articles à l'autisme, alors qu'il y a dix ans, c'était le même nombre d'articles mais par an, relève le Pr Geraldine Dawson, d'Autism Speaks, dans son éditorial (1). Ce développement de la recherche sur les troubles du spectre autistique (TSA) suit la reconnaissance de de son incidence croissante (soit environ 1 enfants sur 88-selon les dernières données des CDC) et une augmentation de 78% de sa prévalence en 6 ans partiellement justifiée par l'amélioration du diagnostic.
Le financement de la recherche sur l'autisme a augmenté de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie, mais n'a pas suivi le rythme de l'ampleur croissante des problèmes de santé publique posés par l'autisme. Car malgré cette augmentation des financements, « nous n'avons pas complètement identifié les causes des TSA ou développé des traitements médicaux efficaces», écrit l'auteur, qui appelle à plus de financement pour plus de recherches sur le développement précoce, prénatal et postnatal de l'autisme. Sur les causes, le problème est complexe, entre influence des gènes et des facteurs de risque environnementaux qui se combinent pour augmenter le risque de TSA. Enfin, la recherche sur le traitement et les adultes atteints reste encore négligée. Pourtant, les études, de plus en plus nombreuses apportent déjà des axes de réflexion, comme le caractère impératif du diagnostic précoce, pour une prise en charge la plus précoce possible, l'utilisation de la neuro-imagerie pour le diagnostic ou l'influence de certains facteurs de risque environnementaux in utero.
· les enfants autistes sont plus susceptibles d'avoir vécu dans un environnement plus exposé à la pollution atmosphérique liée à la circulation, pendant la grossesse (AOR (adjusted odds ratio): 1,98IC : 95% de 1.20 à 3.31) et au cours de la première année de vie (AOR : 3,10 IC : 95% de 1,76 à 5,57]), par rapport aux enfants témoins.
· L'exposition pendant la grossesseet au cours de la première année de vie au dioxyde d'azote et aux micro- particules <2,5 et <10 um de diamètre (PM2.5 et PM10) est également associée à l'autisme au cours de la gestation :
o AOR (grossesse): 1,81 et 2,17
o AOR (1ère année de vie) : 2,12 et 2,14
La conclusion de l'étude est « impitoyable », la pollution de l'air liée à la circulation, le dioxyde d'azote, les particules fines PM2.5, PM10, pendant la grossesse et pendant la première année de vie sont associés à un risque accru d'autisme.
Le volume cortical, un critère de diagnostic confirmé : 2 autres études (3 et 4) grâce à de nouvelles techniques en neuro-imagerie confirment un lien entre l'autisme et des changements dans la fonction immunitaire, chez les adultes atteints d'autisme. Une étude montre des niveaux plus élevés d'activation des cellules microgliales, qui gèrent la défense immunitaire, dans le cerveau de ces adultes atteints de TSA et confirme ainsi le rôle du
Source: Archives of General Psychiatry 2012;
1. 1-2. doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.488 Dramatic Increase in Autism Prevalence Parallels Explosion of Research Into Its Biology and Causes Autism Speaks
2. 1-7. doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.266 Traffic-Related Air Pollution, Particulate Matter, and Autism
3. 1-10. doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.272 Microglial Activation in Young Adults With Autism Spectrum Disorder
4. 1-12. doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.265 Brain Surface Anatomy in Adults With Autism: The Relationship Between Surface Area, Cortical Thickness, and Autistic Symptoms