Paris International Fantastic Film Festival 2012
Titre original : Silent Hill : Revelation
Note:
Origine : France/Canada
Réalisateur : Michael J. Bassett
Distribution : Sean Bean, Adelaide Clemens, Kit Harington, Carrie-Anne Moss, Radha Mitchell, Malcolm McDowell, Deborah Unger, Martin Donovan…
Genre : Horreur/Fantastique/Épouvante/Adaptation/Saga/Suite
Date de sortie : 28 novembre 2012
Le Pitch :
Encore sous le choc de leurs cauchemardesques aventures, Heather et son père essayent tant bien que mal de reprendre une vie normale. Mais on ne quitte pas Silent Hill et ses songes maléfiques aussi facilement que cela…
La Critique :
Après un premier épisode réussi et unanimement salué par la presse et le public (la rédaction d’On Rembobine est largement partagée à ce sujet), on ne trouvera rien d’étonnant à ce que le couvert soit remis pour de nouvelles aventures. J’imagine que vous ne serez pas non plus surpris si je vous dis que ce Revelation est raté, et qu’il est passé à deux doigts du naufrage total. Le plus terrible, c’est qu’il n’y a pas que de mauvaises choses dans ce film, et c’est peut-être ce qui rend l’impression finale si amère. Je précise pour que les choses soit bien claires, que j’ai beaucoup aimé le premier épisode.
Il est évident qu’en clôture du PIFFF et devant un parterre de spectateurs plutôt exigeants, la partie était difficile. Mais le public n’a pas exagéré en rigolant à certaines scènes véritablement effarantes et en secouant la tête en entendant la débilité de certains dialogues. Ce qui sauve le film, c’est sa beauté graphique (bien qu’il n’y ait aucun effet de surprise), les monstres toujours aussi cool (les infirmières de l’enfer et Pyramide Rouge en tête) et la 3D qui fait un peu oublier que le scénario est en roue libre.
Car oui, en tentant de faire le grand écart entre le mainstream et le public de connaisseurs, le film s’est vautré…et pas qu’un peu. De nombreux clichés absolument inadmissibles pour un film de ce calibre nous sont infligés, à tel point que l’on se demande presque si on ne nous prend pas un tout petit peu pour des cons.
On nous refait donc le énième coup du cimetière indien, de l’histoire d’amour entre adolescents que tout oppose, de la fête foraine maudite, et du père de famille pour qui le mot « promesse » signifie « condamnation à perpétuité ».
Même en considérant que Silent Hill est un film avant tout « graphique », ils n’étaient pas obligés de faire un tel étalage de lieux communs. À la place d’une histoire simple, on se retrouve avec de longs dialogues insipides et soporifiques qui vous plongent peu à peu dans l’ennui. Les acteurs cabotinent comme c’est pas permis et on finit par être gêné pour Sean Bean et Malcolm Mc Dowel, incapables de relever le niveau, qui se laissent entraîner dans les tréfonds de la médiocrité. Je vous passe les situations ubuesques, les raccourcis faciles et l’exploitation sans vergogne d’une franchise qui à pourtant tant à offrir… Comment se viander de la sorte quand on a un univers aussi riche à sa disposition ?
Alors bien sur, à des moments, c’est bien tripant. Visuellement, je le répète, les efforts de la production sont visibles et il y a une vraie volonté de venir chatouiller la corde sensible des spectateurs fans hardcore du jeu vidéo dont le film s’inspire. Le drame est qu’à chaque pas en avant, on régresse rapidement de trois pas en arrière, tant tout est téléphoné, entendu et au final terriblement décevant. À aucun moment on ne frisonne. À aucun moment on ne sent que l’héroïne est en danger et à aucun moment on ne rentre dans l’histoire. J’ai dans l’idée que le public peu habitué au cinéma fantastique, où fort peu exigeant appréciera. Pour les spectateurs du PIFFF qui ont éventuellement vu les terribles Citadel ou The Abc’s of Death, c’est sûr que le contraste est saisissant et que la pilule a du mal à passer. Je ne serais guère surpris qu’un troisième épisode soit envisagé, et je prie du coup, pour qu’une pointure viennent relever le niveau, car Silent Hill mérite définitivement mieux que ça.
@ Pamalach
Crédits photos : Metropolitan FilmExport