"Ce qui distingue l'autodidicte de celui qui a fait des études, ce n'est pas l'ampleur des connaissances, mais des degrés différents de vitalité et de confiance en soi." [Milan Kundera]
Malgré tous les mythes racontés sur les autodidactes, ces personnages existent depuis que le monde est monde. Ils fonctionnent par la curiosité, une soif d'apprendre hors des contraintes scolaires, par le goût de l'expérimentation par eux-mêmes. Cette carence en "papiers officiels", les pousse à posséder toujours une longueur d'avance et à négocier en permanence avec un réseau de connaissance, dont ils s'abreuvent de la culture. Ainsi, ils finissent par avoir des réponses plus rapidement que d'autres, ce qui les fait jalouser de l'entourage. N'ayant pas de réels acquis, ils ne perdent pas de temps en masturbation de cervelle, ils demandent à leurs "amis", à qui ils le rendent par d'autres moyens.
De l'intérieur d'une grande entreprise, le ressentiment des autres à leur égard les fait dire "protégés", en marge, originaux ou entier. Des râleurs dont les collègues sourissent, tout en les craignant un peu, ne sont-ils pas bien vus en haut lieu. Jamais personne se demande pourquoi ou comment l'autodidacte en est arrivé là, à son poste tant convoité, lui qui est entré dans la société avec juste son sourire, au bas de l'échelle et par la petite porte des emplois de gagne petit. Les collègues ne regardent que ce qui manque sur le cursus universitaire, ils omettent de voir les acquis dont ils profitent journellement.
En bref, l'autodidacte devra toujours en faire un peu plus que les autres, montrer sans cesse qu'il est encore dans la course. A force de précéder les démarches, il finira par prendre une certaine avance. Il sait qu'il ne pourra pas se reposer sur ses lauriers, tous guettent le faux pas, qui témoignerait de son manque de compétence, d'une chute prévisible, et pour cause… Icare ne s'est-il pas brûler les ailes ?