C'est une révélation du Canard Enchaîné, édition du 21 novembre
dernier. On y apprend que Nicolas Sarkozy a soigneusement vidé la réserve spéciale mise à disposition de l'Elysée dans le budget général de l'Etat.
La somme n'est pas anodine: 18.952.326 euros, une dotation annuelle qui valait donc pour l'ensemble des aides
discrétionnaires que l'Elysée pouvait accorder aux collectivités locales.
1. Le hic, c'est que l'ancien monarque s'est dépêché de vider la caisse en mois de 5 mois, avant son départ des lieux le 16
mai dernier.
2. Il a ainsi arrosé 627 collectivités, dont 626 gérées par la droite. Le Canard rapporte que la seule de gauche est le
département de Seine-Saint-Denis, présidé par l'actuel président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (pour 114.000 euros).
3. Quelques éminentes figures de l'UMP ont bénéficié de subventions significatives: la bourgeoise Chantilly, dont le maire
est Eric Woerth, a empoché 340.000 euros d'aide directe de l'Elysée. Le candidat UMP Jean Castex, par ailleurs ex-secrétaire général adjoint de Sarkozy à l'Elysée, a récupéré 228.000 euros pour
arroser 3 communes de la circonscription qu'il briguait en juin dernier. Celle de Nadine Morano a été encore plus chanceuse, plus d'un million d'euros de subventions élyséennes ! Et que dire de
Jean-François Copé, l'autre voyou de la République, qui a distribué 550.000 euros élyséens pour 54 communes de sa propre circonscription.
Quelle merveilleuse entre-aide !
L'affaire n'est pas terminée. La vigilance est encore de mise. Si la nouvelle présidence Hollande n'a pu bénéficier d'une
quelconque fraction de cette enveloppe pour 2012 - puisque Sarko avait tout consommé - elle a fait voter le même montant pour 2013; 19 millions d'euros pour des travaux divers d'intérêt
local.
Précisons tout de même: cette manne sera désormais gérée par la Direction des collectivités locales du ministère de
l'Intérieur, et non plus, comme l'avait décidé Nicolas Sarkozy en parvenant au Palais, par le cabinet de la Présidence de la République.