Jacques Aratov, un jeune homme de vingt-cinq ans, mène une vie très retirée, presque ascétique. Son seul ami, Kupfer, l’encourage à sortir mais, timide, il refuse toujours. Jusqu’au jour où Kupfer parvient à le tirer de sa solitude en l’emmenant à une soirée mondaine et artistique où Aratov, sans s’en rendre vraiment compte, attire l’attention d’une jeune actrice et chanteuse, Clara Militch.
Elle ne tarde pas à se manifester en lui faisant parvenir un billet de rendez-vous, auquel il se rend après bien des hésitations.
Mais, pendant le rendez-vous, il se montre maladroit avec elle et la jeune fille, ulcérée, s’en va.
Peu après, Aratov apprend par les journaux le suicide de Clara : elle se serait donné la mort à cause d’un chagrin d’amour.
Aratov se demande s’il est responsable de cette mort et décide de mener une enquête sur la vie et la personnalité de la jeune artiste.
Tourgueniev excelle à décrire les tourments de l’âme et les tergiversations de l’esprit : les deux personnages principaux, Aratov et Clara, sont des êtres passionnés, exaltés, nerveux, fragiles, comme la littérature russe aime à les créer et à les dépeindre.
Clara, en particulier, est un personnage de femme audacieuse et déterminée, capable de prendre son destin et sa vie amoureuse en main, qui m’a paru très originale pour le XIXème siècle.
Mais ce roman, naturaliste pour une grande part, m’a décontenancée dans la dernière partie, lorsque l’histoire bascule dans le surnaturel, et j’avoue que je n’ai pas tellement cru à ces apparitions de fantôme, à la tonalité très romantique.
Je dirais que ce n’est pas le meilleur livre de Tourgueniev, bien qu’on y retrouve son talent psychologique et sa manière très subtile de tisser une intrigue.