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L’auteur :
Milena Agus, cette inconnue sarde, enthousiasme le public français avec Mal de pierres en 2007. Le succès se propage en Italie et lui confère
la notoriété dans les 26 pays où elle est aujourd’hui traduite. Après Battement d’ailes, Mon
voisin et Quand le requin dort, Milena Agus poursuit avec La comtesse de
Ricotta sa route d’écrivain, singulière et libre. (Source ; Editeur)
L’histoire :
Sardes depuis le Paléolithique supérieur, les Sevilla-Mendoza ignorent la normalité. Un père entiché de voyages lointains, une mère perdue devant la vie, une tante plongée dans des amours sans lendemain, un frère sourd à tout sauf à son piano. Celle qui décrit l’étrange et attachante ambiance familiale, avec une impassible candeur, est une adolescente engluée dans une liaison inavouable… Une liaison qu’elle cache à sa famille, où pourtant on parle d’amour et de sexe sans inhibitions. On y parle aussi de Dieu, dont on n’arrive pas à décider s’il existe ou pas. Plutôt qu’à lui, autant s’en remettre à la superstition pour affronter les dangers de l’existence. Celle-ci se déroule comme si on était dans la gueule d’un requin. Un requin qui vous enserre entre ses dents et vous empêche de vivre. On essaye d’en sortir quand il dort… Dans ce livre, le plus poignant de Milena Agus, on retrouve sa voix inimitable, capable de toutes les audaces. (Quatrième de couverture)
Ce que j’ai aimé :
Ce premier roman de Milena Agus porte déjà le sceau de son talent. Par la voix de sa narratrice, elle nous plonge immédiatement dans l’univers profondément poétique et désespéré à la fois de cette famille sarde hors norme.
Les blessures de l’âme sont plus douloureuses que les blessures physiques et la jeune adolescente préfère alors accepter une relation sado-maso purement sexuelle avec un homme marié plutôt que d’affronter les affres d’une relation amoureuse. Car elle sait combien les sentiments sont éphémères, combien de fois sa tante s’est retrouvée seule, meurtrie après un l’abandon d’un nouvel amant, elle sait combien les sentiments peuvent être complexes et combien la fidélité se paie chère, elle sait combien la vie ne tient qu’à un fil et combien la frontière entre bonheur et souffrance est ténue… A tout instant le requin peut se réveiller et vous broyer lentement…
Mais si elle sait, elle essaie malgré tout de mettre du miel sur tout, comme sa maman, même si « papa dit qu’on finira par se faire un diabète du cerveau. » (p. 21) Parce que dans son monde, comme dans celui d’un des personnages, Mauro de Cortes, « ça a du sens de faire pousser des fleurs ou d’apprendre à faire des petits gâteaux. Et surtout on peut espérer. » (p. 54)
Un roman lumineux inoubliable...
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien
Premières phrases :
« En réalité, nous ne sommes pas la famille Sévilla-Mendoza. Nous sommes sardes, j’en suis sûre, depuis le Paléolithique supérieur.
C’est mon père qui nous appelle comme ça, ce sont les deux noms de famille les plus courants là-bas. Il a beaucoup voyagé, et l’Amérique c’est son mythe, mais pas celle du Nord, riche et prospère, celle du Sud, pauvre et déshéritée. »
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Du même auteur : Battements d’ailes de Milena AGUS
Autre : Le cœur cousu de Carole MARTINEZ
D’autres avis :
Presse : Télérama, Lire ; Interview Le Figaro
Blogs : Alex; Mango ;Stéphie ; Hélène ; Clara ; Leiloona, Mango, Stephie, Lancellau, Gambadou
Quand le requin dort, Miléna AGUS, traduit de l’italien par Françoise Brun, Liana Levi, 2010, 160 p., 15 euros
POCHE Le livre de poche janvier 2012, 6.10 euros