Les fumeurs sont bien plus susceptibles de rencontrer des problèmes de mémoire et un déclin cognitif accéléré, selon cette large étude britannique qui a évalué le risque de maladie cardiaque et d'AVC ainsi que de déclin mental associé au tabagisme et à d'autres facteurs, chez des adultes âgés de 50 ans et plus. Les conclusions de cette étude publiée dans l'édition du 25 novembre de la revue Age and Ageing, montrent que les personnes les plus à risque d'AVC sont aussi celles qui obtiennent les scores les moins élevés aux tests de la fonction mentale. Principalement en cause, le tabagisme.
Les chercheurs du Guy's and St Thomas' NHS Foundation Trust et du King's College London ont examiné le risque de maladies cardiovasculaires en fonction de différents facteurs comme le tabagisme, l'HTA, l'obésité et le cholestérol chez des adultes âgés de 50 ans et plus, à partir des données de la cohorte ELSA (English Longitudinal Study of Aging), composée d'enquêtes successives à la fois cognitives et physiologiques. Après avoir compilé l'ensemble des données, les chercheurs les ont rapprochées puis ajustées pour les autres facteurs de confusion (éducation, consommation d'alcool, exercice physique, dépression…).
Les auteurs concluent que les facteurs de risque associés aux maladies du cœur et à l'AVC augmentent aussi le risque de déclin cognitif, et tout particulièrement le tabagisme :
· Les participants au risque d'AVC le plus élevé (quartile supérieur) ont le score cognitif global le plus faible (-0,73, IC : 95% de -1,37 à -0,10), la mémoire la plus faible (-0,56, IC : 95% de -0,99 à -0,12) comparés aux données du quartile inférieur.
· Une pression artérielle élevée est associée à un score cognitif global inférieur (-1,26, IC : 95% de -2,52 à -0,01) et de mémoire (-1,16, IC : 95%, de -1,94 à - 0,37) à 8 années de suivi.
· Le tabagisme est systématiquement associé à une moindre performance sur les mesures cognitives.
Un risque élevé de maladie cardiovasculaire peut donc être associé à un déclin accéléré de la fonction mentale chez les personnes âgées, le tabagisme apparaissant ici comme le plus important des facteurs de risque individuels. L'hypertension artérielle peut aussi accroître le risque de déclin cognitif, sur une plus longue période. En revanche, d'autres facteurs de risque comme l'hypercholestérolémie et l'IMC ne présentent aucune association significative avec la cognition.
Source:Age and Ageingdoi: 10.1093/ageing/afs166 online November 25, 2012Cardiovascular risk factors and cognitive decline in adults aged 50 and over: a population-based cohort study (Visuel Fotolia)