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Les filles à go go go

Publié le 27 novembre 2012 par Dodo44

Les filles à go go goAh! l’époque des mini-jupes, des jeans à pattes d’éléphant, des danseuses à gogo! Les futurologues faisaient de séduisantes prédictions. L’an 2000 serait la société des loisirs. La technologie nous rendrait la vie facile. La semaine de travail se limiterait désormais à quatre jours. Ah… ouain?

Où êtes-vous, devins, que je vous cause un brin? Vous faites bien de vous terrer dans vos cachettes avec vos potins à sornettes.

En votre nom, permettez-moi d’honorer celles qui n’ont jamais autant travaillé. Ces femmes multifonctions dotées d’une conscience haute définition. Celles dont le compteur s’est apparemment détraqué.

Oui, je m’adresse à vous… Vous, les filles à go go go.

Fatiguées, crevées, essoufflées, que faites-vous? Vous continuez d’avancer avec, pour mantra, ces trois mots : Go, go, go! Vous courez entre frigo et fourneau, marmots et métro, boulot et condo, resto et dodo. En autant de temps qu’il n’en faut pour devenir dingo, à coups de subito-presto et d’illico.

Oh! N’allez surtout pas croire que je n’ai pas bu de cette eau.

Je suis moi-même une rescapée de la germainite aigüe. Vous savez, celle qui gère et qui mène. Celle qui se croit indispensable. Irremplaçable. Inépuisable. Quoi? Impensable? Pas quand on se prend pour un lapin rose qui carbure aux surdoses d’adrénaline.

Tout mon être porte encore les traces de cette exaltante course contre la montre. Montre ce que tu as dans le ventre. Montre aux autres de quoi tu es capable. Montre le beau, le fort, le joyeux. Et le laid, le faible, le malheureux? Au fond du panier, enseveli avec mon moral sous tout ce qui me restait encore à faire. Jusqu’au jour fatal où…

Devant moi, un panneau : WOH! Enfin, je m’accordai une pause pour comprendre ce phénomène. Comme les paniers sont faits pour se remplir, à nous d’en déterminer et le contenu et les priorités.

Les filles, je vous annonce que la génération du go go go tire de la patte. Elle est cernée jusqu’au menton. Son parcours est jalonné de surmenages, de dépressions, d’épuisements et de raz-le-pompon. Sa fin égratigne l’horizon. Je continue? Oui? Non?

Mesdames, je connais votre géant cœur en or. Vous êtes d’intarissables fontaines de générosité. Alors, la prochaine fois que vous serez tentées de vous donner jusqu’à la dernière goutte, pensez d’abord à prendre quelques gorgées. Vous goûterez peut-être les délices d’étancher sa soif à même l’amour de soi!

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