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@ BBMix festival, 2012 november 25th – live report" title="beak" />
D’entrée, le couple basse-batterie donne le ton. La rythmique ondulatoire, ronde, déploie le groove sur lequel vont pouvoir se greffer effets sonores, boucles créées aux claviers, riffs sauvage de guitare défoncée. Pour la défonce, Matt Williams, le benjamin du groupe, semble bien donner l’exemple, qui évolue dans un état second, entre deux gorgées de bière et quelques mots de français ânonnés lors de ses rares interactions avec le public. Billy Fuller joue de la basse assis, construisant l’essence du son Beak> avec un Geoff Barrow métronome caché derrière ses fûts. Il les quittera une fois pour s’emparer des synthés, démontrant que les trois potes maîtrisent parfaitement tous les instruments.
Amplement, le krautrock du trio de Bristol, puisqu’il faut bien catégoriser, s’empare de la salle pratiquement pleine. Autant les rythmes essentiellement lents et lourds, certes puisés dans les tréfonds de l’Europe du nord industrielle, sonnent pourtant chauds, autant les nappes de claviers résonnent d’une froideur plus en phase avec ce que l’on imagine du cœur de l’Albion, de ses mines, de ses usines fermées, de ses quartiers de briques sales. Le contraste entre les deux parties de la musique est encore plus saisissant sur scène que sur album. La musique du malaise se voit entretenue par des voix, dopées à la reverb, mais bien en mal de s’imposer dans le climat musical qui prédomine.
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Les accords de guitare acides viennent strier l’épais climat déployé entre beats percutants et claviers narcotiques. Ils scandent la violence de ce début de siècle. Ils s’oublient parfois dans une quête de bruit blanc, ce mythe sonore devenu réalité enfin par la grâce d’un groupe proprement habité. C’est à me couper le souffle et, pourtant, je suis plutôt amateur des ambiances bruitistes. Quand Matt Williams troque son mediator pour une baguette de batterie, les cordes souffrent mais l’ambiance s’écoute rehaussée de ce larsen tout sauf aléatoire.
Au fil de ce set compact, Beak> présente, il faut bien en parler, pas mal de son deuxième album mais aussi ses titres phares, dont le chamanique Wulfstan, Blagdon Lake plus séminal que jamais, l’errance sonore Battery Point… La performance de la bande à Geoff revêt toutes les apparences d’un concert essentiel. Las, il est vraiment trop court. Et puis, je ne sais pas si c’est le public de Boulogne ou le fait qu’on soit assis nous aussi, mais l’assistance est en carton. Je rêve de voir Beak> genre au Trabendo pour vérifier l’effet que peut faire leur musique sur des vrais gens !
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site Internet.
Le Tumblr de Beak> est visible ici.
On retrouve Beak> sur bandcamp aussi.
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Bonus vidéo : Beak> « Spinning Top (live @ BBMix festival) »
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