Un repas d'anniversaire et des grands vins (2)

Par Daniel Sériot

Les lecteurs anglophones pourront lire les chroniques du blog en anglais, avec 72 heures de décalage, ici:( http://www.webflakes.com/diary-of-a-lover-of-the-right-bank.html)

La suite du repas concerne une terrine de faisan réalisée par Joseph lui-même : elle est fraîche, délicieuse, suffisamment grasse pour ne pas retenir les chairs trop sèches parfois du faisan.

On se régale ; une belle idée, elle est servie tiède. Les accords fonctionnent excellemment bien, forcément. D'abord, Joseph est idéalement sommelier. Ensuite, il connaissait suffisamment bien ses vins pour savoir comment leur correspondre au mieux. Une seconde très belle entrée! Bravo.

 

La dégustation se poursuit avec les différents plats. Les vins sont servis par paire. Les magnum ouverts pour le dîner de vendredi, nous sont proposés, à l’aveugle, comme le reste des vins rouges, après une courte mise en carafe. Ces discussions donnent lieu à des discussions passionnantes entre les participants. Les vins  sont très appréciés, dans leur globalité, et certains sont de très haut standing.

Côte Rotie : Guigal : La Turque 2004

La robe est profonde, avec un liseré de couleur violine. Des  arômes de fruits noirs ( cassis et mûres), d’épices variés, se révèlent à l’aération enfermés dans la gangue d’un élevage, de grande qualité dominant. La bouche est délicate, avec des tannins fins, mûrs, habillés par une chair très veloutée, le vin s’allonge, avec un corps fusiforme, serré et dense, très finement texturé, rehaussé de fruits avenants associés à des saveurs d’élevage. La finale est très persistante à longue, bien dessinée, fraîche, d’une bonne douceur tactile, avec des saveurs fruitées, épicées, et d’élevage. Note potentielle 17/17,5. Note plaisir 16. A attendre impérativement, ou à mettre en carafe avec justesse

Fronsac : Château Villars 2001 (magnum)

La robe est profonde, de  couleur sanguine, sans signe d’évolution, le nez intense et élégant évoque la truffe noire, les cerises, les épices douces, avec des notes de violettes, d’élevage quasiment fondu. L’attaque est pleine, avec des tannins mûrs, enrobés par une chair très veloutée, le centre est sphérique et ample, agrémentés de fruits gourmands. La finale, aux tannins un peu plus fermes est très persistante, fraîche, soutenue, complexe (fruits, épices , réglisse et truffes noires). Noté 16,5, note plaisir 17

Bourgogne : Escoffier : Corton Clos du Roi 2005 (magnum)

La robe est très soutenue à profonde, de couleur pourpre à sanguine, l’olfaction est ouverte et expressive, avec des arômes de cerises, de fraises des bois, d’épices douces, et des notes de pivoines et de réglisse. La bouche est pleine, riche, dense, avec des tannins élégants habillées par une chair serrée très veloutée. La finale est très persistante, intense, sans se départir de sa douceur tactile, d’une bonne fraîcheur, soulignée par des fruits mûrs, des épices douces, et de légères notes réglissées. Note potentielle 16,5/17, note plaisir 16 . A attendre impérativement

Châteauneuf du Pape : Rayas 1998

 

La robe est très soutenue, de teinte grenat, avec un bord du disque orangé. Le nez, complexe et d’une bonne intensité, évoque les pruneaux, les fraises, la boite à épices, le chocolat, les herbes aromatiques, avec des notes de framboises et d’oranges. La bouche est élégante, savoureuse, avec une matière dense, et une concentration sous-jacente, sans esbroufe, mais bien présente, les tannins sont fins et racés, enrobés par une chair serrée au toucher soyeux. La finale est longue, précise, harmonieuse, aérienne dans son dessin, complexe, avec des saveurs rappelant celles décelées à l’olfaction. Noté 17,5, note plaisir 17. Un vin qui n’est qu’au début de sa vie, qu’il est nécessaire de bien préparer pour qu’il soit servi bien ouvert.