En 1906, son fils, Eugène Corbin, fait appel à Lucien Weissenburger pour en effectuer un agrandissement dans le style École de Nancy alors à son apogée. De grands noms tels que Louis Majorelle, Jacques Gruber (vitraux du tea-room, de la bijouterie et toutes les enseignes des rayons !), Victor Prouvé, et bien d'autres sont associés à cette construction qui sera un des fleurons de l'art nouveau à Nancy. Bientôt en 1913, la tour d'angle du siège de l'Est Républicain et celle des Magasins Réunis se feront un face à face prestigieux, au bout du pont Saint Jean.Hélas, le 16 janvier 1916, les Magasins Réunis sont totalement détruits dans un incendie, désastre auquel un certain "Gros Max" envoyant ses obus incendiaires sur la cité ducale depuis Moyenvic, n'est probablement pas étranger. Une partie des vitraux sauvegardés se trouvent au musée de l'Ecole de Nancy, rue Blandan.
Après la guerre, on reconstruira. Probablement y eut-il des locaux provisoires car le commerce se poursuit ? Bientôt les "Réunis" vont renaitre de leurs cendres avec la construction, au même endroit, d'un immeuble Art Déco, dont l'architecte sera Pierre Le Bourgeois, le même qui avait construit le siège de l'ER dans le style Ecole de Nancy.La construction des nouveaux Réunis s'étalera de 1926 à 1928, il en résultera un édifice qui ne fera pas l'unanimité chez les Nancéiens.Depuis, de nouvelles modifications sont intervenues. Le Printemps, la FNAC et des bureaux (espace Corbin) se partagent le bâtiment qui a perdu sa mezzanine, ses ascenseurs et, au dernier étage, son restaurant et sa galerie d'exposition. La galerie Corbin a accueilli pendant plusieurs années les belles expositions de minéralogie de monsieur Titeux dont nous étions fan. A l'intérieur, seul subsiste le bel escalier Art déco.
Il y a actuellement un projet de restauration des extérieurs, passablement dégradés.
Les publicités se succèdent de façon étonnante, la même année, dans le pays Lorrain de 1928 :
Je n'ai jamais cessé d'appeler ce magasin "les Réunis". Du sous-sol au 3ème étage, on y trouvait de tout, et le restaurant était toujours très fréquenté ! Un vrai magasin digne des ceux de Paris. Le rayon "jouets" en période de Noël était particulièrement bien achalandé et attractif.
Le "Printemps" ne propose plus que de la parfumerie, des vêtements, de la maroquinerie et un peu d'équipement de la maison, le tout sous des enseignes suffisamment luxueuses pour qu'aucun RMIste n'ait l'idée d'y faire des achats. La Fnac s'y incruste avec son entrée sur la partie piétonne de l'avenue Foch, en face du siège de l'ER, qui vient tout juste de fermer ses bureaux.
Cartes postales anciennes : Dadu Jones, collection Pierre Boyer