Un des films attendus de l’année 2011, et un de ceux qui ont engendré le plus de polémique. Honni par les uns, adoré par les autres, le film a autant déçu que séduit. Raison de plus pour m’y intéresser dès que je l’ai aperçu en blu-ray (à bon prix, qui plus est !).
De fait, le film est loin d’être transparent. Certes, certains segments ressemblent à du Rocky avec cette association pathétique/glorieux dont le mélange détonnant marque les esprits : après tout, il s’agit également d’une histoire vraie, qui a séduit Wahlberg et Darren Aronofsky au point qu’ils aient participé à la production du film. Certes, on voit très vite où on veut nous emmener, avec ces personnages frisant le grotesque : la famille de tarés (qui rappelle étonnamment celle de la boxeuse dans Million Dollar Baby) n’a d’yeux que pour le fils aîné, une ancienne gloire locale de la boxe (il n’a de cesse de rappeler qu’il a mis Sugar Ray Leonard au tapis, mais n’a plus rien fait depuis) tandis que le cadet ne parvient pas, malgré un talent certain sur le ring, à gérer de front ses amours, ses parents et sa carrière finissante.
Wahlberg est étonnamment juste dans ce rôle du garçon mis trop longtemps sous l’éteignoir, aveuglé par la gloriole de l’illustre aîné et incapable d’exprimer son ressenti même quand ce dernier dépasse les bornes, mais il faut admettre qu’il est aisément surpassé par un Christian Bale époustouflant, totalement impressionnant en loser drogué, incapable de faire face à la réalité et s’accrochant à des chimères, dont les rares moments de lucidité lui renvoient douloureusement en pleine face le cuisant échec de sa vie (il n’a pas volé les Oscar et Golden Globe du meilleur second rôle). Du coup, et bien que le film montre quelques séquences de combat sur les rings et de rares séances d’entraînement, l'important est ailleurs : on attend impatiemment que Micky se révèle enfin, on souhaiterait le pousser hors du gouffre tentaculaire représenté par sa mère et ses sœurs, lui faire ouvrir les yeux sur les efforts insensés mais désordonnés d’une petite amie passionnée, d’un père sur la défensive et d’un humble entraîneur. La tension, réglée au millimètre, explose davantage hors du ring, dans ces crêpages de chignons hallucinants de connerie, dans ces regards chargés de reproche, dans ces moments où l’espoir se craquelle sous la pression familiale.
Fighter finit tout de même par « rentrer dans le rang », reprenant sur la fin un chemin balisé et confortable, rassurant pour le spectateur lambda. Ca ne l’empêche pas d’être vraiment très bon sur l’ensemble.
Une image remarquable et une bonne gestion du son, qui ne cherche pas le sensationnel mais sait accompagner les coups (avec un petit boost sur les basses lors des chutes).
Ma note (sur 5) :
4
Moyenne au Palmarès 2011 (sur 20 notes) :
3,34
Rang au Palmarès 2011 (sur 301 films) :
76e
The Fighter
Mise en scène
David O. Russell
Genre
Drame familial, biopic et boxe
Production
Paramount & Relativity Media, distribué en France par Metropolitan
Date de sortie France
9 mars 2011
Scénario
Scott Silver, Eric Johnson & Paul Tamasy d’après leur œuvre
Distribution
Mark Wahlberg, Christian Bale & Amy Adams
Durée
93 min
Musique
Michael Brook
Support
Blu-ray Metropolitan (2011) region B
Image
2.35:1 ; 16/9
Son
VOstf DTS HD-MA
Synopsis
: Micky Ward est un jeune boxeur dont la carrière stagne. Il va rencontrer Charlene, une femme au caractère bien trempé, qui va l'aider à s'affranchir de
l'influence négative de sa mère, qui gère maladroitement sa carrière, et de ses sœurs envahissantes.
Son demi-frère Dicky Eklund, lui, a connu la gloire sur le ring, il y a bien longtemps. C’était avant qu’il ne sombre dans la drogue, avant son séjour en prison.
Entre le sportif en quête d’un second souffle et l’ex-toxico, il y a longtemps que le courant ne passe plus. Trop de non-dits, d’échecs et de souffrances. Pourtant, parfois, les hommes
changent, et Micky et Dicky vont peut-être avoir ensemble, la chance de réussir ce qu’ils ont raté chacun de leur côté…