GREFFE de REIN: Un type de rejet identifié qui multiplie par 9 le risque d’échec – Xavier Jouven- The Lancet

Publié le 26 novembre 2012 par Santelog @santelog

Une nouvelle forme de rejet dont la survenue augmente de 9 fois le risque de perte du rein, c'est ce que vient d'identifier cette recherche collaborative d'équipes hospitalo-universitaires françaises, menée par le Pr Jouven de l'Hôpital Saint-Louis (AP-HP-Inserm). À terme, un traitement spécifique permettrait de sauver ces greffons. Ces résultats publiés dans l'édition du 23 novembre du Lancet vont même conduire à une modification des critères internationaux de rejet.


En 2012, la transplantation rénale représente le traitement de choix de l'insuffisance rénale terminale. Actuellement en France, 30.000 patients sont transplantés d'un rein et 12.000 sont en attente d'un greffon. Le rejet restant un des principaux obstacles au succès de la greffe, la prévention et la meilleure compréhension du rejet constituent donc un enjeu majeur pour ces patients. Alors que jusqu'à présent, 2 types de rejets, le rejet cellulaire, médié par les lymphocytes T et le rejet humoral, médié par les anticorps, étaient reconnus par la classification internationale.


L'équipe coordonnée par le Professeur Xavier Jouven du Centre de Recherche Cardiovasculaire de Paris a développé depuis 4 ans une approche innovante en transplantation intégrant des outils mathématiques, immunologiques et histologiques et des compétences en néphrologie, cardiologie et épidémiologie sur de larges cohortes de patients. L'analyse qui a porté sur 2.079 patients transplantés rénaux dont 302 ont présenté un rejet aigu, suivis pendant 6 ans dans 3 centres parisiens, met à jour un profil nouveau de rejet de greffe. Les chercheurs ont identifié 4 types distincts de rejet de transplantation rénale:


-   Le rejet cellulaire médié par les lymphocytes T sans vascularite (46%)


-   le rejet humoral médié sans vascularite (24%),


-   le rejet vasculaire médié par les lymphocytes T (9%),


-   le rejetvasculaire médié par les anticorps (21%).


Les chercheurs français identifient ainsi un type de rejet du rein non encore inclus dans les classifications internationales, le rejet humoral vasculaire. Le rejet vasculaire (Visuel Artère ci-contre) est caractérisé par l'inflammation des artères du greffon en réponse à la présence d'anticorps dirigés contre le donneur. 45% des patients greffés présentant un rejet vasculaire seraient aujourd'hui classés de façon erronée, avec une prise en charge thérapeutique inadaptée et un sur-risque majeur de perte du greffon.


Le risque de perte du greffon s'avère 9 fois plus élevé par rejet vasculaire médié par les anticorps vs que par rejet cellulaire médié par les lymphocytes T sans vascularite, vs un risque multiplié par près de 3 par rejet humoral sans vascularite et aucune augmentation significative par rejet vasculaire médié par les lymphocytes T (RR : 1,5). La reconnaissance de ce phénotype distinct pourrait conduire au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques pour prévenir cette forme de rejet.


Source : Communiqué du Professeur Xavier Jouven Directeur de l'unité INSERM Épidémiologie Cardiovasculaire de Paris et The Lancet Online 23 November 2012 doi:10.1016/S0140-6736(12)61265-3 Antibody-mediated vascular rejection of kidney allografts: a population-based study (Visuel NIH)


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