Si le bonheur à l’intérieur de moi
Est plus puissant que moi, que mes os
Que tu fais craquer dans ton étreinte
Toujours douloureuse, merveilleuse toujours.
Prenons la parole, parlons, prononçons des mots
De verre, longs, comme des ciseaux qui séparent
Le fleuve froid du delta brûlant,
Le jour de la nuit, le basalte du basalte.
Tire-moi ce bonheur vers le haut, et envoie-moi sonner
La tempe contre les étoiles, jusqu’ à ce que
Mon monde se prolonge dans l’infini,
Se transforme en colonne ou autre chose
De bien plus haut et de bien plus immédiat.
Quel bonheur que tu existes, je n’en reviens pas !
Nous voilà deux chansons différentes,
Qui s’entrechoquent et s’ entremêlent,
Deux couleurs qu’on n’a jamais vues,
L’une très basse, tournée vers le sol
L’ autre très haute, presque rompue
Dans la lutte froide, inégale,
Entre le miracle que tu es, et l’accident que je suis.
***